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  • Poésie nourrissante.

    Envoyer à quelqu’un qui croit que l’ombre est seulement sombre ces quelques vers d’Anne Perrier :

    Nourris de silence
    Gorgés d’ombre
    Les astres se ressemblent me ressemblent
    Comme autant de questions posées à l’obscurité

    La poésie fulgurante d’Anne Perrier nous accompagne ici depuis quelques jours.
    Ce quatrain, on l’aime car il est la poésie nourrissante. Il n’a pas de point, comme une ouverture totale au monde. Il évoque les astres qu’on regarde la nuit par la lucarne. Il est un hommage au silence qu’on aime depuis toujours. Il comporte le mot question, ami du quotidien. Et puis il évoque l’ombre.
    Le mot ombre a une sonorité humaine car elle suit la respiration : inspirer, om – expirer, -bre. Elle est belle, l’ombre d’Anne Perrier, gorgée de sève. Elle portera la lumière pour toujours. Elle sera une compagne féconde.

    Puis, revient en mémoire un autre poème, de Desnos celui-là :
    J’ai rêvé tellement fort de toi,
    J’ai tellement marché, tellement parlé,
    Tellement aimé ton ombre,
    Qu’il ne me reste plus rien de toi,
    Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres
    D’être cent fois plus ombre que l’ombre
    D’être l’ombre qui viendra et reviendra
    Dans ta vie ensoleillée

    On se souvient d’avoir lu quelque part que ce poème de Desnos était écrit sur un bout de feuille trouvé dans la poche de son costume de prisonnier… Ecrire des poèmes jusqu'au bout.

    Et on continue, dans l’après-midi calme du jour, à feuilleter des livres de poésie.