Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

desnos

  • Desnos / Je me lèverai

    Hier, j’ai vu ce poème de Desnos écrit de sa main, dans un cahier d’écolier.
    Cette image m’a émue, tout autant que ce poème : un si grand poète, un poème si éblouissant, et un simple cahier d’écolier…
    Je le partage ici avec vous tous, avec bonheur.
    Si vous souhaitez voir le poème écrit de la main de Desnos, vous pouvez suivre ce lien :

    Je me lèverai demain matin
    Plus tôt qu’aujourd’hui
    Le soleil demain matin
    Sera plus chaud qu’aujourd’hui
    Je serai plus fort demain matin
    Plus fort qu’aujourd’hui
    Je serai gai demain matin
    Plus gai qu’aujourd’hui
    J’aurai demain matin
    Plus d’amis qu’aujourd’hui
    Et bien que demain matin
    La mort soit plus proche qu’aujourd’hui
    Je serai demain matin
    Plus vivant plus vivant qu’aujourd’hui



    Robert Desnos, Poèmes de Minuit, Ed. Seghers, 2023.

  • Poésie nourrissante.

    Envoyer à quelqu’un qui croit que l’ombre est seulement sombre ces quelques vers d’Anne Perrier :

    Nourris de silence
    Gorgés d’ombre
    Les astres se ressemblent me ressemblent
    Comme autant de questions posées à l’obscurité

    La poésie fulgurante d’Anne Perrier nous accompagne ici depuis quelques jours.
    Ce quatrain, on l’aime car il est la poésie nourrissante. Il n’a pas de point, comme une ouverture totale au monde. Il évoque les astres qu’on regarde la nuit par la lucarne. Il est un hommage au silence qu’on aime depuis toujours. Il comporte le mot question, ami du quotidien. Et puis il évoque l’ombre.
    Le mot ombre a une sonorité humaine car elle suit la respiration : inspirer, om – expirer, -bre. Elle est belle, l’ombre d’Anne Perrier, gorgée de sève. Elle portera la lumière pour toujours. Elle sera une compagne féconde.

    Puis, revient en mémoire un autre poème, de Desnos celui-là :
    J’ai rêvé tellement fort de toi,
    J’ai tellement marché, tellement parlé,
    Tellement aimé ton ombre,
    Qu’il ne me reste plus rien de toi,
    Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres
    D’être cent fois plus ombre que l’ombre
    D’être l’ombre qui viendra et reviendra
    Dans ta vie ensoleillée

    On se souvient d’avoir lu quelque part que ce poème de Desnos était écrit sur un bout de feuille trouvé dans la poche de son costume de prisonnier… Ecrire des poèmes jusqu'au bout.

    Et on continue, dans l’après-midi calme du jour, à feuilleter des livres de poésie.