Au marché, s’approcher en même temps qu’un monsieur de la belle mâche dont c’est la pleine saison. Galant, le monsieur me fait signe qu’il attendra que je me sois servie. Et il ajoute :
« Ah ! la doucette ! c’est tous les jours, en ce moment. »
Il a dans les yeux le même pétillement gourmand qu’avaient ces femmes qui ont façonné mon palais et leurs voix reviennent, qui nommaient ainsi la mâche : la doucette.
« Aide-moi à préparer la doucette, veux-tu ? »
« Reprends un peu de doucette, avec le fromage, tu verras, c’est bon. »
« Vous n’allez pas laisser ces quelques feuilles de doucette au fond du saladier ! Il faut la finir ! »
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien
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Doucette
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Petits riens
Deux nouvelles petites anémones, une rose et une jaune, trônent sur le rebord de la fenêtre, près des pensées jaunes.
Hier, jeudi, premier jour du printemps et premier jasmin en fleurs le long de la clôture d’une maison dans une rue juste à côté.
Révision : L’imparfait du subjonctif qui semble, comme les alouettes des champs, en voie de disparition.
Relecture en cours : Le mystère des saints innocents, de Péguy :« Mais ma petite espérance est celle
qui se lève tous les matins. » (1)
(1) Charles Péguy, Le mystère des saints innocents, Gallimard, 1929, page 11.