Pour le club des Cousettes/Tricoteuses qui se tient à la maison,
le matin,
préparer un moelleux aux framboises qui embaume la maison.
Pendant l’après-midi, être aidée,
pour adapter un modèle à une taille supérieure en augmentant le nombre de mailles
par une tricoteuse expérimentée non seulement en tricot mais en règle de 3.
Avec une autre,
feuilleter des catalogues à la recherche d’un joli modèle de bonnet
pour un petit qui pointera le bout de son nez en octobre.
Au moment où les uns et les autres repartent
après s’être régalés d’une tasse de thé et d’une bonne part de gâteau,
glisser, bien emballé, un morceau du moelleux dans leur sac.
Prendre rendez-vous pour un prochain après-midi et continuer à papoter tout en les raccompagnant jusqu’aux voitures.
Puis ranger la maison
en lavant à la main les tasses anciennes qui ne peuvent aller au lave-vaisselle
ainsi que le plat Spode dont les bleus risqueraient de se ternir.
Commencer le nouveau tricot dont le modèle a été écrit à deux mains sur le dos d’une enveloppe.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien
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L’après-midi tricot
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Toute vie est regard
Je paraphrase ici quelques mots de Martin Buber, « toute vie est rencontre » (1) :
« toute vie est regard ».
Prendre soin de son regard pour en faire comme un soleil de chaque matin engrangeant tout au long du jour de ces marqueurs de vie
Prendre soin du regard des autres aussi, car regarder, c’est vivre.
Je pensais à cela hier soir en rentrant, repensant à la très vieille dame que j’ai accompagnée en dehors de son lieu de vie, juste après la porte, pas loin, quelques pas à peine, mais dehors.
Et la voilà qui disait remarquant
un bougainvillée :
Oh ! c’est un bougainvillée !
et parlant alors des bougainvillées de sa jeunesse.
le ciel
Oh ! comme le ciel est bleu !
et disant alors comme il était grand
le vent
Oh ! il y a du vent aujourd’hui !
et fermant les yeux en offrant son visage au vent qui soulevait les mèches grises de ses cheveux que d’un geste familier elle remettait en place
elle regardait en elle la brise et lui souriait.
(1) Martin Buber, Je et Tu, préface de Gaston Bachelard, Ed. Aubier, Philosophie de l'esprit, traduction de Geneviève Bianquis, 1969. Cote médiathèque Chalucet Toulon : 77884