Ce qui est beau existe même si je ne vais pas le regarder. Il y a le beau que j’ai la chance de pouvoir aller voir parce qu’il est autour de moi, les mimosas à l’acmé de leur floraison, les amandiers éclatants, les ciels, et les sourires aussi ; mais aussi ce beau dont j’ignore encore tout, celui que je découvrirai parce que je lui ai déjà fait une place en moi. Il est cette « frêle armure de paix » (1) que chacun peut revêtir pour juste un instant. Nous en avons tous, de ces si frêles armures…
(1) Patrick Leigh Fermor, « Un temps pour se taire », p. 77, traduit de l’anglais par Guillaume Villeneuve, Ed. Nevicata, 2015