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être là

  • Moisson.


    Poster des masques à deux plis, à trois plis, rectangulaires, taille homme, taille femme, taille ado, taille enfant, des roses, des bleus, des blancs, des fleuris, des à rayures, des avec élastiques blancs, des avec élastiques noirs.
    Admirer sur les pelouses ces milliers de pâquerettes dont le cœur lumineux est bien joli.
    Promener un tout petit dans sa poussette. Il s’endort. On s’assied sur un banc. On reste là tranquille.
    Planter des graines de coriandre puisqu’il est impossible d’en trouver de la déjà prête à l’emploi pour la salade.
    Respirer en passant le chèvrefeuille qui fleurit abondamment et répand généreusement ses beaux effluves.
    Prendre le temps d’être là, près de quelqu’un qui s’éteint tout doucement. Etre là, sans rien faire d’autre mais tout simplement être là.

  • Moisson.


    Valider la couverture du roman qui sera publié bientôt.
    Trouver un gros sac d’oranges devant la porte, de quoi faire un bon nombre de pots de confitures.
    Pouvoir sortir un soir pour aller au spectacle.
    Tenir dans ses bras un petit bébé de six mois qui attrape tout ce qui passe à sa portée, en particulier les lunettes qu’on a sur le nez.
    Aller sur la plage, s’asseoir et respirer.
    Dire à quelqu’un qui est dans les tourments qu’on est là, la nuit, le jour, tout le temps.