Les jours, déjà bien longs, vont encore s’étirer jusqu’au solstice de juin prochain. C’est bien agréable. On a l’impression d’avoir plus de temps. Les mouettes font tinter leurs rires au-dessus de la rade et, dans la cour, les tourterelles accordent leurs roucoulements. Déjà quelques pas dans la rue. Les senteurs du café et du chocolat s’entremêlent avec celle du pain grillé pour qu’elles montent à l’étage réveiller les endormis. Les pieds nus viendront tapoter le carrelage et, autour de la table, ce sera comme un nid au printemps.

Rendre service plusieurs matins de suite en apportant du pain et deux ou trois courses à une dame âgée qui ne peut plus trop se déplacer. A chaque fois, prendre un café et papoter du temps qu’il fait en le comparant aux hivers d’avant, aux été d’avant…
Pouvoir aller cueillir directement sur leur arbre deux citrons dont on a besoin pour la cuisine.
Frémir en constatant que les jours rallongent, imperceptiblement certes, mais ils rallongent.