On l’a senti surtout car le remarquer était encore ténu : la nuit a été plus courte que la précédente. On a pris le chemin de l’été. C’est pourquoi il était bon de profiter de cette nuit en se promenant dans le si beau livre de Trinh Xuan Thuan, Une nuit.
Il y dit que les sens sont plus en éveil la nuit, et tout particulièrement l’ouïe, car la nuit « amplifie les sons et les résonnances ». Il cite Thoreau que maintenant tout le monde connait, en évoquant les sons du silence : « Le son est presque pareil au silence : c’est, à la surface du silence, une bulle qui crève aussitôt. »
Alors, au cœur de la nuit après un jour gris, écouter les sons du silence de la maison est un amusement quasi enfantin, et très apaisant :
Le plancher a craqué tout légèrement.
Un chat a descendu l’escalier.
Une voiture est passée sur le chemin.
Un voisin a traversé la cour pour aller promener son chien. Il reviendra tout à l’heure.
Le réveil fait tic-tac discrètement.
Un bateau est passé dans la rade.
On est bien sûr d’avoir entendu les nuages filer vers l’est afin d’être aux premières loges de l’aube.
le son est presque pareil au silence
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Les sons du silence de la nuit.