On l’a senti surtout car le remarquer était encore ténu : la nuit a été plus courte que la précédente. On a pris le chemin de l’été. C’est pourquoi il était bon de profiter de cette nuit en se promenant dans le si beau livre de Trinh Xuan Thuan, Une nuit.
Il y dit que les sens sont plus en éveil la nuit, et tout particulièrement l’ouïe, car la nuit « amplifie les sons et les résonnances ». Il cite Thoreau que maintenant tout le monde connait, en évoquant les sons du silence : « Le son est presque pareil au silence : c’est, à la surface du silence, une bulle qui crève aussitôt. »
Alors, au cœur de la nuit après un jour gris, écouter les sons du silence de la maison est un amusement quasi enfantin, et très apaisant :
Le plancher a craqué tout légèrement.
Un chat a descendu l’escalier.
Une voiture est passée sur le chemin.
Un voisin a traversé la cour pour aller promener son chien. Il reviendra tout à l’heure.
Le réveil fait tic-tac discrètement.
Un bateau est passé dans la rade.
On est bien sûr d’avoir entendu les nuages filer vers l’est afin d’être aux premières loges de l’aube.
henri david thoreau
-
Les sons du silence de la nuit.