Il s’agit de partir au plus tôt pour marcher le plus longtemps possible avant la grosse chaleur. Le soleil n’a pas encore franchi les montagnes à l’est. Je le verrai tout à l’heure, je le sais, quand je monterai le chemin serpentant au milieu des maisons, puis des prés, puis des arbres, se lever lentement, jeter un rayon couleur melon sur les eaux du lac, puis deux, puis trois, puis tant que ce sera le plein jour et qu’alors il y aura des ombres aux vaguelettes, aux bateaux, aux maisons et aux clochers.
Je sais que je vais trouver les mûres dès que je serai suffisamment loin pour ne plus entendre le bruit sourd de la ville en contrebas. Je marche tranquillement. Parfois, je m’arrête car un oiseau a chanté tout près et je tente de l’apercevoir dans un des grands arbres. Le coquin s’arrête de chanter et reste aussi immobile que possible. Dès que je reprends mon pas, lui reprend son chant.
Les voilà. Fidèles au poste, comme chaque année, les grappes de mûres sur leurs ronces élancées. Il y en a des blanches, des rouges et des noires. Les noires sont les plus nombreuses alors que l’an dernier j’en avais vu à peine. Gouteuses, bien que petites. Je sors du sac à dos une boîte que je remplis en faisant bien attention de ne pas m’accrocher aux ronces.
Puis je redescends après avoir mis mon grand chapeau.
ramasser des mûres
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Mûres au même endroit que l’an dernier.