La chanson Pars, de Jacques Higelin, a résonné bien souvent au moment des hommages qui lui ont été rendus. Il y parle de quelqu’un qui part et, au tout début de la chanson, il donne le conseil de ne pas se retourner. On peut penser qu’il s’adresse à une femme qui s’en va, ou à un enfant qui doit suivre son chemin.
Mais faut-il ne jamais se retourner ? Mais faut-il ne jamais regarder en arrière sous prétexte que le passé n’est que chaînes lourdes ? Ne peut-on pas aller droit devant, toujours, avancer quoiqu’il en soit, mais jeter un coup d’œil de temps en temps sur ce qui nous a construit (qu’on le veuille ou non), voire même faire un ou deux pas en arrière avant de repartir ?
Qu’en pensez-vous ? Les trajectoires sont-elles linéaires ? Vous retournez-vous ?
Commentaires
si on ne se retournait pas, comment apprendrait-on de son passé? comment se souviendrait-on de ceux qu'on a aimés? :-)
Si moi je trouve qu'il faut se retourner, c'est comme cela que l'on voit qu'n grandit, que l'on murit, qu'on progresse...
Bisous
Ne pas se retourner est mission impossible !
Nous avons tant à évoquer, à observer avec tendresse,
à éviter des erreurs passées, des jugements trop rapides,
et surtout à nous souvenir des êtres qui nous ont permis
de nous construire !
Le passé me projette dans le futur...en douceur !
J'évite de me retourner... ce qui est fait est fait, dit est dit, etc.
Bonne semaine, bisous
Bien-sûr que oui, cela se fait même sans que je le veuille :-)
Notre mémoire est ce qui nous constitue,
S’appesantir sur nos douleurs, nos erreurs n'est pas toujours favorable. Mais les considérer comme un chemin avec leurs joies mêlées c'est faire mémoire de ce que nous sommes.
Mais c'est surtout le présent qui est à chouchouter :-) c'est lui qui nous fait ressentir que nous existons.
Belle journée , Marie !
Vous savez si bien nous conter le quotidien. Merci pour cela !
Parfois ce sont les circonstances qui nous y obligent. Je suis en train de faire des démarches qui me font me pencher sur mes dossiers à de la protection de l'enfance.
Il me semble que oui, il faut parfois se retourner... mais il ne faut pas être une statue de sel (symbole des larmes) bloquée sur son passé. La Femme de Lot dans la Genèse en est une figure emblématique. Mais toujours aller de l'avant, sans se retourner ne permet pas de comprendre la mise en place de stratégies, de savoir ou sont nos forces et nos faiblesses pour gérer le présent...
j'ai toujours pensé que le présent n'était qu'un maillon d'une longue chaîne qui unit le passé vers le futur ... si l'on oublie d'où l'on vient comment savoir où aller, toute vie a besoin de racines pour pouvoir s'élever ... ne pas recommencer les erreurs du passé ... ou garder le bien fondé qu'il nous a amené ... pour créer un demain qui quoi qu'on fasse reste incertain ...
amitié .
Se retourner est un mouvement. C'est même dans la symbolique spirituelle le mouvement indispensable pour les retrouvailles avec Soi...Selon les traditions, c'est l'Eternel Retour, le retour à l'Unité etc...
Il nous appartient donc, dans cette vie, d'apprendre (ce qui n'est pas facile) à bien effectuer ce mouvement car il nous permettra de procéder ensuite au véritable retournement.
Se retourner sur le passé, oui si cela permet d apporter "une valeur ajoutée" à notre vie et à nous-même, si cela permet de nous renforcer... (apprendre le détachement, accepter la perte, comprendre la notion de renoncement...).
Si cela brise ou affaiblit, se retourner n'a pas de sens, cet acte ne créerait que de l'émotionnel qui n'est que confusion et ombre.
Permettez moi d'aborder en un flash la symbolique des nombres et des lettres hébraïques : lorsque l'on déploie l'alphabet, la première lettre a la valeur 1 - lorsque l'on égraine toutes les lettres et que l'on revient à la 1ere lettre du début de l'alphabet, elle a valeur de 1000.
Ceci peut illustrer cette notion que j'ai voulu partager avec vous.
Encore ceci : nous ne vivons que dans l'Instant Présent. La seule réalité est cela. Le passé n'est fait que d'une succession d'instants présents vécus. Le souvenir, c'est l'histoire qu'on en fait !
Je vous lis souvent, et me sens proche de vous par le cœur.
A trop se retourner sur son passé, on risque de trébucher sur son avenir. Pourtant je le fais souvent, mais avec une certaine sérénité à présent, m'interdisant tout regret et tout remord. Nous étions, nous sommes, nous serons, c'est ainsi, la vie est faite de souvenirs, d'action, et de projets, et c'est bien.
Bon lundi, même gris, car les prunus en bas dans le jardin mettent du rose aux joues de Paris.
Dominique
Magie de ce saisissement joliment exprimé!
Se retourner... oui... pour se souvenir et peaufiner son histoire et mettre le passé au présent et ne pas oublier... mais ne pas oublier de vivre au présent en pensant à l'avenir... aussi.
Bonne journée,
aspirer à la paille du retournement afin d'abiter le cadeau offert par la naissance à la naissance à l'origine des origines , nettoyer des névroses additionnielles et multidimentionnelles des parents de la famille et de 7 génération qui la compose. Oui , se retourner
et un jour ouvrir enfin les mains les bras sur un présent qui se crée sous nos yeux.
mais il y en a qui connaisse le stress , ils sont tombés dedans en naissant alors ceux là fonce et jamais ne se retrourne. Parfois il crée des dégats... mais ils ne peuvent y penser...Comment est ce possible...
je vous salue Séraphine.
Aller de l'avant oui mais parfois ça fait un grand bien de se retourner... Bise, bon lundi dans la joie!
J'avance à petits ou grands pas selon les moments et je m'offre toujours la liberté de me retourner, histoire de voir le long chemin accompli... pas de regrets, le passé est juste ce qu'il est et aujourd'hui j'ai le pouvoir de me raconter la plus belle histoire possible. Doux lundi Séraphine. brigitte
On se retourne mais parfois, sans se retourner on a des images du passé qui s'imposent, se juxtaposent, se coordonnent.. Dans notre esprit, la trajectoire de notre vie met bien en perspective passé et présent... future passé que l'on décalque... Bonne journée à toi.
Oui, je me retourne souvent et cela n'est pas forcément un frein, parfois même cela peut être agréable et réconfortant, surtout quand il s'agit de penser aux personnages que l'on aime et que l'on ne reverra plus. Mais si le passé est négatif, s'il empêche d'avancer, d'être soi-même, si on refuse de l'accepter (comme Orphée) alors le conseil de Jacques Higelin a du bon.
Je me retourne très souvent parce que pour moi ignorer le passé c'est faire un trait sur ce que j'ai vécu. J'essaye de ne retenir que le bon c'est ce qui me permet de me retourner et repenser ce que j'ai vécu avec un ex par exemple. La vie est faite de tous ces moments merveilleux et parfois plus pénibles mais c'est la vie. Oublier le passé ce serait me renier.
Bonne journée à toi
Si on veut voyager léger, vaux mieux faire une pause, se retourner pour enfin détacher ces chaînes qui limitent notre progression.
Je me retourne sans arrêt sur mon enfance, sur les proches disparus, sur ma vie.. mais il faut aussi regarder du côté du soleil levant.. chaque jour est une autre promesse !
"Il faut parfois revenir sur le passé et s'en couvrir comme d'un drap léger"
René Char à Albert Camus
Cette légèreté, cette lumière subtile , dans notre dos se découvrent peu à peu
après un long temps( souvent chaotique) de travail intérieur!
Mais combien il est difficile de décrire à d'autres "les pas effrayés ou enchantés " qu'on y fait.
A chacun et à chacune la singularité de son histoire!
Compte tenu de mon enfance je n'aime pas trop revenir en arrière...Bien sûr restent des souvenirs plus ou moins bons ! Mais je ne m'attarde pas trop sur mon passé. Serais je insensible ? J'ai cette capacité à effacer !!
Je me retourne volontiers sur ce qui me tire vers le haut, j'évite de ressasser ce qui me tire vers le bas. Mais il faut parfois revenir sur ses pas pour retrouver son chemin.
Je ne crois pas aux trajectoires linéaires... qui nous obligeraient à ne jamais nous tromper.
Je crois que nous avons le droit de faire demi-tour ou de bifurquer quand le chemin n'est pas celui dont nous avions rêvé.
Passe une douce soirée.
Je me suis si souvent retournée, je me retourne encore. Après, toutes ces expériences, aujourd’hui , je suis convaincue combien j'aurai aimé que ma mère me demande de partir comme le chante Jacques Higelin, comme une autorisation à vivre malgré tout ! Je me serai sentie moins fragile, plus forte je crois car à quoi bon se retourner puisque tout est à l'intérieur de nous.
"Pars, surtout ne te retourne pas" on ne peut donner meilleur conseil à son enfant, lui faire plus beau cadeau. C'est le mettre au monde, dans le sens le plus réel du terme. C'est aussi ce qu'on peut dire de plus beau à quelqu'un qu'on aime mais qui veut porter sa liberté ailleurs. En fait, dans les deux cas, c'est la plus belle parole d'amour qu'on puisse avoir. (((A noter que la chanson se conclut ainsi "oh pars... et surtout reviens-moi")))
Se retourner sur son passé... non, plus j'avance en âge, moins je me retourne, plus je m'investis dans l'instant. J'ai conscience du chemin parcouru, mais n'éprouve pas le besoin d'y revenir. Aucune nostalgie.
Il m'arrive de me retourner...pour m'assurer de n'avoir aucun regret sur le bord du chemin. ;)
Je me suis fait une promesse quand j'étais une toute jeune femme (17-18 ans), je me suis promise d'éviter d'avoir des regrets et depuis, j'avance...j'avance...Belle journée à vous, Séraphine.
J'aime bien me retourner... Et contempler ou retrouver la saveur des bons souvenirs, des bonnes choses... Tout d'un coup, mesurer le chemin parcouru et découvrir que mince "j'ai fait tout ça!" ... J'avoue cultiver les souvenirs, (j'ai sans doute un côté très proustien), surtout quand j'ai envie d'écrire... Souvenirs de lectures, d'une époque, d'un art de vivre, d'atmosphères.
Quant à l'avenir, je ne le connais pas. Et puis, il y a le présent... Comme votre question du lundi, à laquelle je réponds ce mercredi.
Et puis, d'une manière générale, j'aime l'histoire. L'histoire de la littérature, l'histoire tout court, l'histoire des villes, et même l'histoire des religions... L'histoire de l'art bien sûr, Et de l'architecture. J'ai moins exploré l'histoire de la musique, picorant davantage à gauche et à droite, dans le passé et le présent, dans tous les genres musicaux,
J'aime aller de l'avant mais parfois je regarde derrière mon épaule et cela me fait avancer encore plus.