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  • Un printemps avec Georges Eliot.


    En refermant Le moulin sur la Floss, roman de George Eliot paru en 1860, on se disait que c’était quand même bien dommage qu’on lise de moins en moins de romans ; les statistiques de vente de livres indiquent que les lecteurs achètent plus de livres de développement personnel que d'autres genres littéraires.
    Lire un roman (un bon roman) a tellement d'avantages.
    En effet, durant cette lecture,
    - pas un moment d’ennui. On lit, on lit, on lit, en se rapprochant de plus en plus de la page au fur et à mesure que la lumière baisse. On trépigne d'impatience quand le repas s'éternise. On oublie de balayer. On est avide de savoir la suite ; par exemple, on se retrouve en haut de la page 466 ? Immédiatement, on se demande ce qu’il y aura page 467, et 468. Etc.
    - beaucoup de moments très très drôles (On relira toujours ce passage désopilant de la tante Pullet montrant à sa sœur son nouveau chapeau).
    - des familles comme on en connait bien ; des tantes, des oncles, des cousines qu’il faut recevoir à la maison, qui se mêlent de tout car ils ont un avis sur tout ; on les adore, puis on les déteste car on espérait un beau cadeau mais en fait ils sont radins.
    - des pauvres malheureux, parfois même bossus et, en plus, orphelins !
    - des méchants, qui envient le bien des autres, qui trompent leur fiancée
    - des pères et des mères qui imposent leurs point de vue à leurs enfants qui soient adhèrent totalement, soit n’en veulent pas, mais restent finalement sous le joug d’un sens du devoir qui les mènera à leur perte.
    - de l’amour – et on dit à Maggie « mais allez, allez, dis-lui oui ! » et quand elle lui dit « non », on en a les bras qui tombent.
    - de la haine – et on dit à Tom : « Ecoute, Tom, c’est pas tes oignons, laisse tomber ! » et quand il cède, on a de la peine pour lui.
    - des joies et des drames, des pardons donnés et peut-être pas complètement reçus, des lâchetés.
    - et on peut lire en restant allongé sur un canapé, vautré à plat ventre sur un lit, en grignotant des muffins et en buvant du thé, en pyjama ou chemise de nuit, c’est selon.

    Mais aussi, on poursuit encore et encore la réflexion qu’on mène depuis toujours sur les dégâts que peuvent provoquer l’étroitesse d’esprit, le respect des conventions, le quand dira-t-on, les contraintes qu’on peut s’imposer, les intransigeances qu’on a envers soit-même … Et on pense à la liberté, ce bien fondamental : Maggie fut-elle jamais libre ?

    Prochaine lecture : Middlemarch.