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le moulin sur la floss

  • Un printemps avec George Eliot : Middlemarch, et autres romans dont la liste des personnages est longue.

    Middlemarch est désormais sur son étagère, avec Le moulin sur la Floss et Silas Marner. On y ajoutera prochainement Daniel Redonda (deux volumes) et si on peut les trouver d’occasion, Adam Bede et Les scènes de la vie du clergé. Désormais, on va se plonger dans L’autre George, de Mona Ozouf qu’il faut penser à rendre prochainement à la Médiathèque, et pour changer de George Eliot, commencer le dernier roman de Yoko Ogawa, Instantanés d'ambre, et terminer Né d'aucune femme de Franck Bouysse.
    Mais revenons sur la lecture de ce Middlemarch fabuleux. On avait déjà retrouvé en grande partie, lors de la relecture du Moulin sur la Floss, la façon qu’on avait de lire du temps de l'adolescence : en se plongeant totalement dans l’œuvre, sans se rendre compte du jour qui baisse, sans plus rien entendre des bruits alentour, sans se souvenir des obligations domestiques comme penser à faire réchauffer le dîner et mettre la table avant que tout le monde ne rentre affamé. On avait aussi retrouvé cette façon de repartir en arrière pour ne rien rater car, tout à trac, un personnage nous interrogeait et on se demandait : « Mais qui c’est celui-là déjà ? », jusqu’à ce qu’on prenne l’habitude de noter le nom des personnages sur des feuilles volantes, bien souvent le dos d’enveloppes. - On se permet un aparté : ce ne fut que pour Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Gorki, ou Gontcharov qu’on prit la peine d’avoir un cahier de brouillon sur lequel on écrivit les noms des personnages. – Ainsi, pour Middlemarch avait-on, avant de le ranger, une foultitude de dos d’enveloppes présentant des noms et des noms et des noms, des prénoms et des prénoms, des titres, des indications de parenté, et des rajouts. Ainsi du Docteur Lydgate. On a d'abord écrit "Dr Lydgate" puis son prénom n'apparaissant qu'après, on l'a rajouté : Tertius... Ah, les prénoms et les noms des personnages de romans....

  • Un printemps avec Georges Eliot.


    En refermant Le moulin sur la Floss, roman de George Eliot paru en 1860, on se disait que c’était quand même bien dommage qu’on lise de moins en moins de romans ; les statistiques de vente de livres indiquent que les lecteurs achètent plus de livres de développement personnel que d'autres genres littéraires.
    Lire un roman (un bon roman) a tellement d'avantages.
    En effet, durant cette lecture,
    - pas un moment d’ennui. On lit, on lit, on lit, en se rapprochant de plus en plus de la page au fur et à mesure que la lumière baisse. On trépigne d'impatience quand le repas s'éternise. On oublie de balayer. On est avide de savoir la suite ; par exemple, on se retrouve en haut de la page 466 ? Immédiatement, on se demande ce qu’il y aura page 467, et 468. Etc.
    - beaucoup de moments très très drôles (On relira toujours ce passage désopilant de la tante Pullet montrant à sa sœur son nouveau chapeau).
    - des familles comme on en connait bien ; des tantes, des oncles, des cousines qu’il faut recevoir à la maison, qui se mêlent de tout car ils ont un avis sur tout ; on les adore, puis on les déteste car on espérait un beau cadeau mais en fait ils sont radins.
    - des pauvres malheureux, parfois même bossus et, en plus, orphelins !
    - des méchants, qui envient le bien des autres, qui trompent leur fiancée
    - des pères et des mères qui imposent leurs point de vue à leurs enfants qui soient adhèrent totalement, soit n’en veulent pas, mais restent finalement sous le joug d’un sens du devoir qui les mènera à leur perte.
    - de l’amour – et on dit à Maggie « mais allez, allez, dis-lui oui ! » et quand elle lui dit « non », on en a les bras qui tombent.
    - de la haine – et on dit à Tom : « Ecoute, Tom, c’est pas tes oignons, laisse tomber ! » et quand il cède, on a de la peine pour lui.
    - des joies et des drames, des pardons donnés et peut-être pas complètement reçus, des lâchetés.
    - et on peut lire en restant allongé sur un canapé, vautré à plat ventre sur un lit, en grignotant des muffins et en buvant du thé, en pyjama ou chemise de nuit, c’est selon.

    Mais aussi, on poursuit encore et encore la réflexion qu’on mène depuis toujours sur les dégâts que peuvent provoquer l’étroitesse d’esprit, le respect des conventions, le quand dira-t-on, les contraintes qu’on peut s’imposer, les intransigeances qu’on a envers soit-même … Et on pense à la liberté, ce bien fondamental : Maggie fut-elle jamais libre ?

    Prochaine lecture : Middlemarch.