La Médiathèque de Sanary n’ayant pas encore rouvert des portes, on a un rendez-vous un jour précis à une heure précise pour récupérer les livres qu’on a demandé à emprunter via un formulaire rempli sous word, téléchargé puis envoyé par mail, sur lequel il était important de préciser les cotes des livres, ce qui a nécessité de consulter sur le site le catalogue de prêt.
On arrive. Une bibliothécaire, seule à l’accueil, reçoit les lecteurs, coche leur nom, va chercher sur une grande table les tas de livres retenus entre eux par un élastique et, entre temps, répond au téléphone qui n’arrête pas de sonner. Au moment de récupérer les livres, las, il n’y en a qu’un, les autres étant soit déjà pris soit en quarantaine et la bibliothécaire est désolée. Comme elle a remarqué qu’en attendant on a regardé le livret des nouveautés, elle suggère non seulement qu’on en choisisse un ou deux mais aussi qu’elle regarde s’il n’y en aurait pas de disponibles, on ne sait jamais et dans ce cas elle verra s’il est possible de les descendre, tout ceci si on veut bien attendre, bien sûr. Bien sûr, on attend. On regarde le livret, on remplit une fiche de prêt à la main, on se désinfecte deux ou trois fois les mains puisqu’on a touché le livret, le stylo, on les a pris, on les a reposés, on les a repris… Et toujours les lecteurs qui arrivent, qui repartent, le téléphone qui sonne. On pose la feuille de prêt et la bibliothécaire de décider de voir ce qui est disponible parce qu’on ne va pas repartir avec un seul livre quand même. Elle consulte le catalogue, se réjouit de découvrir que certains sont disponibles, appelle le secteur adulte, garde le téléphone le temps des vérifications, accueille un ou deux lecteurs, donne un ou deux paquets de livres, fait patienter les uns, répond aux questions des autres et enfin raccroche. Une bibliothécaire descend du 2ème étage et on repart avec Van Eyck par le détail, Morandi ou l’abstraction du réel, Camilla Grebe : L’archipel des Lärmes et on a réservé Gérald Tenenbaum : Reflet des jours mauves, Le Clézio : Chanson bretonne suivi de L’enfant et la guerre, et Café maison de Keigo Higashino.
Il n’y a pas à dire, ces bibliothécaires, elles aident à vivre.
Commentaires
On a ainsi plein de gentilles personnes qui ont vraiment la vocation pour ce qu'elles font au quotidien, et qui en ont fait modestement beaucoup plus durant ce temps de crise.
"La vocation" c'est un si joli mot et une si généreuse façon d'être...
A cultiver...
Quelle patience, elle mériterait d'être applaudie (je n'ai jamais applaudi personne entre nous soit dit, sinon j'aurais pris mes casseroles et aurais applaudi messieurs les élus à ma façon, mais de toutes les façons dans ma campagne personne ne m'entend ça n'aurait servi à rien). Elle fait son travail avec conscience et gentillesse et elle doit être fatiguée le soir… J'espère qu'elle ne se venge pas sur son mari ou ses enfants !!!
Des applaudissements aux fenêtres pour les libraires, les bibliothécaires, voire... les auteurs : quelle jolie utopie, on en rêve.
il y a tant de personnes qui vont au-delà de leur métier, peut-être ça la vocation
La gentillesse s'échange.... Elles vous connaissent bien et cela les motive à faire quelque chose pour vous. Face à un illustre inconnu qui ne lit jamais elles n'auraient peut-être pas agi de même ! J'aime beaucoup cette description détaillée de la situation et de son évolution ; on le vit avec vous, de façon fluide et limpide.
Bonjour, je lis régulièrement vos "bonheurs du jour" sans mettre de commentaire. Cette fois j'interviens car je suis bibliothécaire et vos propos me vont droit au cœur ! Je travaille dans une très grosse structure où les usagers sont beaucoup moins compréhensifs et souvent très agressifs. Pourtant, comme les bibliothécaires que vous décrivez, on fait tous notre métier avec passion. Mais en effet le drive c'est moins bien que la situation normale, on n'a pas forcément les livres que l'on souhaite, il faut mettre du gel et un masque et attendre.... Nous souhaitons tous que les mesures soient allégées et que l'accès aux bibliothèques se fassent presque normalement . Très bonne journée à vous.
Je ne fais pas tout ça mais je profite de la bibliothèque numérique de la ville ce qui me permet d'accéder à la lecture en plus de ma propre bibliothèque. Ayant été moi-même bibliothécaire au cours de ma vie, je sais à quel point leur travail en ce moment est compliqué et remarquable et c'est très gentil à toi de le mettre ainsi en valeur. Perso j'ai préféré alléger leur travail en ne me présentant pas mais j'ai fait partie des premières à ramener ma pile de livres quand j'ai été prévenue par mail de la réouverture que ce soit dans mon petit village ou dans la médiathèque de la ville que je fréquente, une question de respect je trouve...belle journée
Simplicité, humanité, patience, la vie pourrait être si douce
avec un peu de volonté et de politesse et, toujours ...
beaucoup de sourires !
Chez nous durant le Drive, toujours d'actualité, on venait au jours d'ouverture sans précision d'heure et ils étaient au moins 5, une personne devant l'entrée, deux pour la réception des livres et deux pour la remise des livres. Plus cool pour eux et pour nous.
Je la trouve très patiente et attentive à chacun.
Une belle liste de livres. Certains auteurs connus d'autres pas. A noter. Bises
Une seule pour accueillir le public? Elle est extraordinaire!
Son travail serait simplifié si , par exemple par mail, le lecteur savait si un livre est disponible ou mis en quarantaine? C'est ce que fait une de mes biblis, on arrive ensuite, et on prend son sac (bien lourd ^_^)
C'est une chouette histoire. Les bibliothécaires sont sympas :-) elle pourrait peut-être avoir un.e collègue. C'est un joli choix .
Comme dit Sedna, elle va au delà de son métier et c'est ce qui fait la différence. C'est le genre de personne a être ainsi dans chaque domaine de sa vie, Bravo !
Mes bibliothèques sont plus avancées dans leur fonctionnement. Je peux voir facilement si un livre est disponible dans leur catalogue internet et le réserver. Nous avons à nouveau un libre accès à la bibli, sans possibilité toutefois de s'asseoir quelque part, mais c'est déjà énorme. Et les livres recirculent entre les bibliothèques après un séjour en quarantaine. En temps ordinaire je sais déjà qu'elles sont vitales les biblis, là c'est encore plus flagrant.
Bonjour Bonheur du Jour il me vient en vous lisant cette citation Anthony Douglas Williams
"La gentillesse n'est pas un geste, c'est un art de vivre"
Bonne journée
Bonjour,
Quel bonheur de lire ce post. Il est si important de dire et redire que nombre de personnes font leur travail avec gentillesse et patience, en gardant le sourire dans cette période compliquée pour tous. Cela nous change des nouvelles noires et agressives que l’on nous assène à longueur de temps.
Merci et bonnes lectures
Anne
Une bibliothécaire particulièrement aimable ! Et c'est bien qu'il y en ait encore ...
Bonne lecture ...
Bises
J'avais écrit un long commentaire...mais j'ai eu un message d'erreur qd j'ai envoyé...est ce qu'il sera qd même arrivé ?
J'ai un amour inconditionnel pour les bibliothécaires qui ont une vrai vocation...celle de mon école m'a sauvé la vie....par sa gentillesse et son empathie...quand j'étais désespérée elle me laissait rester lire et m'apaiser...je pouvais lire toute la journée .. c'était mon oasis de sérénité ...je rêvais de devenir bibliothécaire en grandissant ...mais la vie en a décidé autrement... mais la lecture reste pour moi ce lieu de vie et d'évasion...Amitiés