Etre connecté à internet, c’est formidable parce qu’on fait beaucoup de choses. D’abord, travailler. Ensuite, se distraire ; tenir un blog, visiter les blogs amis, écouter de la musique, des conférences ou des émissions radiophoniques en pod-cast, recevoir des mails, envoyer des mails, skyper, visiter des expositions, suivre des cours, regarder la télévision en direct ou en replay, bref, internet, c’est tout le temps.
Et puis il peut arriver qu’un matin, plus rien ne fonctionne…. On débranche. On rebranche. On rallume. Ça ne marche pas. On débranche. On rebranche. On rallume. Toujours rien. Surgit alors le mot honni, panne. C’est déjà arrivé et on s’est souvenu combien cela avait été compliqué de communiquer avec le fournisseur d’internet dont la toute-puissance le met au rang des GAFA, quel qu’il soit. Avant d’appeler ledit fournisseur (car on l’a joué finaud depuis la dernière panne en ayant deux fournisseurs distincts, l’un pour internet, la télévision et le téléphone fixe et un autre pour le téléphone portable mais lui n’a pas de connexion internet puisqu’il n’est qu’un téléphone), on se le promet : on restera zen, totalement zen, absolument zen, quoi qu’il en soit.
Mais après une semaine de conversations avec une boîte vocale qui ne comprend toujours pas notre réponse pourtant simple : « je veux parler à quelqu’un », d’autres conversations avec des vraies personnes basées aux quatre coins du monde qui font du mieux qu’elles peuvent pour la plus grande majorité mais n’ont à leur disposition que LA procédure, de récupération de matériel dans un point relais devant lequel on ne peut pas se garer, de tentative de se repérer parmi des câbles multicolores et de « ports » inconnus, de renvoi à partir du même point relais devant lequel on ne peut jamais se garer et en plus il pleut, de matériel inopinément inadapté car sans doute déjà obsolète, eh bien, il n’a pas été possible de rester zen.
D’où la question du lundi : Arrivez-vous, vous, à rester zen quand vous avez une panne d’internet et que vous contactez votre fournisseur d’accès ?
SE POSER DES QUESTIONS / La question du lundi - Page 21
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La question du lundi. Rester zen.
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La question du lundi : Aimer le monde.
Personne ne contestera qu’en ce moment, dans ce monde qui est le nôtre, ce n’est pas toujours facile. Et on peut être incité à voir la partie du verre qui est vide.
Samedi matin, en écoutant France Musique alors qu’un bouchon dû à des travaux et à certains conducteurs qui se croient plus rapides que le feu clignotant orange, on tombe sur une chanson d’un chanteur qu'on ne connaissait pas, FrédériK Mey. On l’écoute. On mémorise quelques paroles qui touchent le cœur :
…
Songez que vous avez
Du pain et du vin sur vos tables
Songez que vous avez
Là des richesses incroyables
Songez à ceux qui la nuit
Voient la lumière à vos fenêtres
Qui n'ont ni table ni lit
…
Songez à ceux qui la nuit
Voient la lumière à vos fenêtres
…
Songez à ceux qui rient
Pour cacher qu'ils n'ont plus de larmes
…
Je me demande parfois
S'il faut quand même aimer ce monde
Il faut l'apprendre je crois.
Tout autour, les mimosas, les jasmins d’hiver, les amandiers, et au-delà du pont, il y aura les champs autour de la ferme où on va chercher des produits de la terre… Ce travail de la terre, ce partage, ces efforts pour qu’à un endroit au moins les choses aillent du mieux possible, sobrement, des richesses, oui.
Aimer le monde, au moins pour cet instant, grâce à cette jolie chanson.
Ce n’est pas tout, mais c’est déjà ça, non ?
D’où la question du lundi : pensez-vous qu’on puisse quand même aimer ce monde ?