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Bonheur du jour - Page 359

  • La question du lundi. Routo.


    On est en train de lire avec un immense plaisir Ma transhumance, Carnets de routo, d’Antoine de Baeque. Il s’agit d’un carnet de marche : l’auteur a refait la routo, la route de la transhumance d’Arles à Vinabio, marchant parfois ou avec les troupeaux et leurs bergers. Mais marchant. En exergue, une phrase de Giono, abondamment cité dans l’ouvrage : « Ne cherche pas, va ; va devant toi, marche, tout ça c’est sur la route » (1). Plus de 400 km.
    On en parlait dimanche autour d’une table amie et la conversation a tourné autour de la marche. Il y avait là de grands randonneurs qui feraient le routo sans difficulté ; des marcheurs accomplis mais qui désormais évitent les fortes dénivellations et préfèrent les petites balades. Et de ces nouveaux marcheurs qui ont appris durant le confinement à aller chercher le pain à pied, par exemple, parce que cela les faisait sortir, puis qui ont fait le tour de leur quartier. Un petit tour, deux petits tours, et maintenant souvent des petits tours, de plus en plus de grands tours.

    D’où la question du lundi : depuis le confinement, habitués de la marche ou pas, marchez-vous plus qu’avant ?



    (1) Jean Giono, L’eau vive, Gallimard, 1943, in Antoine de Baeque, Ma transhumance, Carnets de routo, Arthaud, 2019.

  • Moisson.


    Distribuer des tutos de chaussettes, normales, avec talon et pointe, ou de yoga, sans talon ni pointe.
    Recevoir chaque jour une jolie carte.
    Mettre toutes les plantes sous la pluie tant attendue.
    Au domaine de La Castille, faire provision de confitures de figues.
    Poster encore un tapuscrit pour une maison d’édition.
    Etre contactée par une journaliste de Var Matin pour une interview à propos d’Avec la vieille dame.
    Prendre le temps d’appeler quelques personnes qu’on connaît et qui sont un peu seules et qui en souffrent. Parler de la pluie et du beau temps, de la Covid-19, de cuisine…
    En amenant du pain chez quelqu’un, croiser Monsieur Cocotte, qui livre des œufs avec sa camionnette. Sortir la boîte à œufs du coffre (elle est super-chouette votre boîte), et lui acheter six gros œufs (vous pouvez les faire coque). On en laissera deux à l’amie coincée chez elle comme ça le midi elle pourra tremper des mouillettes de pain bien frais dans le jaune bien onctueux des œufs pondus par des poules heureuses.