Relire avec un grand plaisir la nouvelle de Marguerite Yourcenar, Anna, soror.
Quand on relit une histoire, après des années, on remarque d’autres choses. Ainsi, lors de cette relecture-ci, la blancheur d’Anna.
« Anna, par exemple, était infiniment plus blanche. » ; « plus blanche que son linge » ; « plus blanche que la chair des cierges » ; « par cette fille que le noir qu’elle portait rendait plus blanche et plus mince. » Marguerite Yourcenar lui a inventé une filiation en utilisant des personnages historiques réels, comme Agnès de Montefeltro (1470-1523) et Vittoria Colonna (1490-1547). A-t-elle inventé son physique en regardant des tableaux de femmes italiennes ? On sait qu’elle aimait la peinture, en connaissait bien l’histoire, avait beaucoup voyagé et, sans doute, ses pas l’ont-ils menés vers Florence ? Alors, on regarde des portraits et on imagine quel est celui qui pourrait avoir inspiré l’auteur ; laquelle parmi ces femmes ressemblerait le plus à Anna… Une femme pâle, brune, richement vêtue, portant des guimpes. On trouve des portraits de Vittoria Colonna, bien sûr ; il y a aussi celui d’Eléonore de Tolède ; on s’arrête un bon moment devant celui de Lucrezia de Médicis par Bronzino mais une femme prénommée Lucrèce pourrait-elle avoir inspiré le personnage d’Anna ? On ne saura jamais.
bronzino
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Portraits de femmes.