Ciel : En marchant le long de la mer un matin très tôt de juin pour aller arroser le potager d’une amie en vacances, ressortir du sac à dos la carte reçue par la poste la veille pour relire ces quelques lignes de Guy Goffette (1) :
« Une question de bleu.
Le ciel est le plus précieux des biens dans l’existence. Le seul qu’on puisse perdre le soir et retrouver au matin, à sa place exacte, et lavé de frais »
Guy Goffette : Le pêcheur d’eau, Ed. NRF Gallimard, 1995.
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Ciel, Guy Goffette.
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Ciel, aube, rose et bleu layettes, Turner, Matisse.
Hier matin, on aurait vraiment pu dire que l’aube était en train de naître car elle avait revêtu les couleurs qu’on dédie aux naissances : blanc cotonneux, rose et bleu layettes et un peu de ce jaune qu’aimait tant le peintre Turner. Le jour pointait par vaguelettes entre les bordures colorées de nuages en forme de pompons bien alignés. C’était l’heure ; il fallait bien se réveiller ! Alors tout ce petit monde, en prenant tout son temps, s’étira, s’ébroua : les nuages peu à peu s’effilochèrent et partirent à petits pas de l’autre côté de la colline au cas où il y resterait encore un peu d’aube à décorer et le ciel bleu, prenant sa place du jour, s’installa en attendant le soleil lumineux. Celui-ci ne tarda pas à sortir de son bain de mer, là-bas, au bout de l’horizon. Il était jaune. Matisse disait qu’on n’avait jamais assez de jaune.