Bogues : Sous les marronniers, après avoir poussé les bogues qui piquent la pulpe des doigts, ramasser des marrons qui brillent après avoir été bien essuyé. On en ramène trois à la maison qu’on pose près du cyclamen rose qui vient d’arriver et dresse fièrement ses fleurs qui se courbent comme les voiles des danseuses en leur temps.
Gâteau roulé à la confiture : Préparer un gâteau roulé à la confiture d’abricots rien qu’en souvenir de ces mains qui n’avaient pas leur pareil pour rouler le gâteau à la sortie du four dans le torchon humide.
cyclamen rose
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Bogues, gâteau roulé à la confiture.
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Le cyclamen rose et la bruyère violine.
Avec les chrysanthèmes traditionnels, on a apporté aussi l’autre jour au cimetière un cyclamen rose pâle et une bruyère violine, tout particulièrement pour un de ceux posés là dans ce vaste caveau. On l’imagine désormais tranquille, face au ciel lumineux du Midi où il avait choisi de vivre car il n’aimait pas avoir froid. Durant son enfance il eut lui aussi près de lui ces deux plantes dont les teintes sont proches, de la même famille pourrait-on dire puisqu’il s’agit bien d’une histoire de famille ; et il avait gardé adulte l’habitude d’en avoir aussi chez lui. La bruyère, c’était la grand-mère qui en raffolait et ne passait jamais sans la mauvaise saison. Elle portait d’ailleurs bien souvent des vêtements de ce violine rosé qui n’avait rien de triste ni de vieux mais qui était doux au point d’en avoir même sur les pages des catalogues le parfum de sa peau douce. Le cyclamen, rose clair, quasi rose layette, c’était la mère qui s’en procurait un dès qu’ils apparaissaient aux étals des fleuristes, trouvant toujours les pièces pour lui dans le porte-monnaie efflanqué. On les a posés de part et d’autre de la tombe dans les vasques en pierre dont on a toujours pensé qu’elles avaient été installées pour eux quand c’est l’automne.