L’amaryllis a fleuri le jour de Noël.
Dans notre monde, les fleurs éclosent encore comme elles avaient promis de le faire, parce que c’est leur être de fleur de fleurir.
Fleurs de toute éternité.
Splendeurs silencieuses.
Sur les deux fleurs qu’il promet, l’une d’elle s’est bien ouverte et c’était alors comme un bouquet de couronnes de pétales blancs qui a réjoui non seulement les regards, mais aussi les cœurs.
En la regardant dans la lumière du matin, un doux sentiment de plénitude s’est exhalé de la fleur toute blanche. Il a empli la pièce, et cela a fait du bien.
La deuxième fleur joue encore à cache cache avec son aînée mais elle apparaîtra elle aussi, un matin prochain. D'ici un jour ou deux.
amaryllis
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L’amaryllis a fleuri.
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Forêt, fleurs, Christian.
Forêt : « Il sait plus que quiconque que ces bois sont à lui, pas en tant que propriété bien sûr, mais parce qu’ils font partie de sa vie et qu’ils lui sont aussi nécessaires que l’air, l’eau et la nourriture. » Une phrase de Mario Rigoni Stern. (1) Je rajouterai pour moi-même, la mer qui ondoie ce jour de grand vent.
Des nouvelles des fleurs : L’amaryllis blanc s’épanouira complètement, c’est certain, pour le jour de Noël ; les jacinthes bleues sont désormais séparées de leurs bulbes pour trôner dans un vase, et elles embaument ; le cactus de Noël déploie toutes ses fleurs qui, cette année, sont plus roses que l’an dernier, sans doute parce qu’il y a là tout à côté un cyclamen dont le rose tendre est si incomparable qu’il ne peut pas ne pas être partagé. Et puis de splendides tulipes perroquets blanches entourent les cartes de vœux. Le blé de Noël, de ce vert printemps dont on espérait bien qu’il soit ainsi, se dresse désormais au-dessus des parois du gros verre dans lequel il a été planté ; sans doute commence-t-il ainsi à mieux voir tout autour de lui.
Christian : Hier soir, messe pour les morts de la rue en 2023. Une bougie pour chacun dont le prénom est prononcé à voix haute. J’ai porté la bougie pour Christian. Une bougie aussi pour ceux qui ont été si oubliés qu'on ne sait même plus comment ils s'appelaient.
(1) Mario Rigoni Stern, Le vieux bûcheron in Hommes, bois, abeilles, 1980, cité p. 104 par Loïc Seron, Altipiano, Cheminer avec Mario Rigoni Stern, Ed. Rue d’Ulm, 2021