Au cours d’un repas au cours duquel le bruit des notifications des montres et des téléphones recouvre presque celui des couverts sur les assiettes et où les phrases s'interrompent pour aller les consulter, rester soi-même et continuer à
parler des nuages dans le ciel et comme ils sont beaux, surtout le matin
demander aux uns et aux autres comment ils vont, plusieurs fois de suite s'ils sont trop occupés par leur écran
sourire à chacun
continuer à dire qu’il est toujours possible d’aimer et d’espérer
et ce, même si le monde dans lequel on vit semble montrer que tout ce à quoi on a cru est peu à peu gommé.
Non, il ne faut rien lâcher, au moins pour soi-même,
même si on est très balloté par les flots de la violence, dont l'indifférence fait partie.
On a tous la possibilité d’être un jardin.
MEDITER / Phrases à méditer
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La possibilité d’être un jardin
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Décomplication
Quelques lignes de Charles Juliet dans le petit livre qu’il a consacré à Shitao et Cezanne et dont il faut découper les pages au fur et à mesure de la lecture :
« Shitao parlait de « la Suprême Simplicité », et Cezanne lui aussi déclarait : « Je veux être simple. Ceux qui savent sont simples. » J’ajoute : ceux qui ont parcouru le long chemin de la connaissance de soi sont évidemment simples. Ils sont aussi humbles et sereins. Ils se sont décompliqués, dépouillés de leur égocentrisme, ils ont dépassé les conflits qui les entravaient, et ainsi, ils ont accédé à cette simplicité d’être qui va de pair avec l’acquiescement à soi-même. »
Charles Juliet, Shitao et Cezanne, une même expérience spirituelle, Ed. L’Echoppe, 2003