Il y a beaucoup de monde à l’exposition Giono au Mucem de Marseille, comme il y a beaucoup de personnages dans ses romans. Des passionnés qui n’hésitent pas à s’exclamer en découvrant un document ou en retrouvant une photographie, à aider à lire un mot sur une lettre. Des silencieux qui, parfois, gardent leurs mains derrière leur dos et se penchent vers des carnets. Ils aimeraient bien les attraper, ces carnets, mais on leur a appris qu’on touche avec les yeux. De grands lecteurs qui attendent leur tour pour lire deux pages du cahier dans lequel Giono notait les livres de sa bibliothèque, notait à la main bien sûr, à la plume. Et d’autres qui se pâment devant les présentoirs des œuvres du l’auteur, en poche ou non. Et il y a ceux qui prennent des notes aussi, relevant par exemple une phrase fulgurante, à méditer : « Sans le secours du poète on ne peut pas connaître le chemin qui délivre des enlacements de l’enfer. » (1)
(1) Giono, Triomphe de la vie, 1941.
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Une phrase à méditer. Le secours du poète.