C’est le 1er mai, la traditionnelle fête du muguet. Acceptons-là comme l’occasion d’offrir une fleur, en l’occurrence du muguet aujourd’hui, quoiqu’on puisse aussi offrir des pivoines qui commencent à arriver, ou des roses, ou des marguerites, ou encore du seringat qu’on peut chiper sur une haie. Simplement arriver chez quelqu’un qu’on aime beaucoup ou un peu moins (le plus éloquent, ce serait « pas du tout », mais là, il faut quand même du courage et on n’en pas toujours suffisamment et de plus la grandeur d’âme ne court pas les rues, il faut le reconnaître…) ou chez quelqu’un qui est seul, toc toc toc, bonjour ! je vous ai apporté du muguet ! Donner du muguet, donner une fleur ; recevoir un sourire, ou même rien, tant pis pour les fâcheux qui font toujours la tête.
En fait, se faire plaisir, parce que cela fait plaisir d’offrir des fleurs, n’est-ce pas ? Même une seule fleur quand on ne peut pas plus.
Faire un geste en avant, comme celui de tendre le bouquet.
Aujourd’hui 1er mai ; mais demain aussi et tout le mois de mai, pourquoi pas ?

Après avoir flâné au marché de Sanremo, on s’arrête sur une place prendre un caffe doppio. Les sacs sont coincés entre la table et les chaises et on fait surtout attention aux plantes pour lesquelles on s’est laissé tenter, quand on fait la remarque à voix haute qu’il n’y avait pas de muguet. La conversation prend un bon train : si, il y avait du muguet ; non, il n’y en avait pas ; mais en Italie, on n'offre pas de muguet le Premier mai ; peut-être que si, après tout, que les Italiens s'offrent du muguet le Premier mai ; et puis on est tout près de la France, ici, je suis sûr qu'il y avait du muguet, je n'ai pas fait attention …. Elle rebondit sur : de toute façon, je n’en achète pas, du muguet, le Premier mai, c’est commercial ; j’aime beaucoup en offrir, ça sent tellement bon ; je préfère les petits bouquets avec une rose ; moi, je le prends en pot ça tient plus longtemps et après je le replante… etc.

Et vous, offrez-vous du muguet le Premier mai ?