Continuer à passer la soirée avec Outre-terre, de Jean-Paul Kauffmann.
On avance bien dans la lecture : on en est à la page 225, déjà. On lit lentement parce que même pour la lecture, on aimerait ne plus se presser.
« Les Anciens pensait qu’il suffisait qu’on évoquât leurs noms pour que les morts reprennent vie » (p. 222). Jean-Paul Kauffmann parle longuement des soldats de Napoléon, qu’il nomme les « sans traces ». Quelqu’un, semble-t-il, a fait un dictionnaire de ses soldats, en a fait la liste. Pourtant, aujourd’hui qui lit leurs noms ? Ils ont eu un corps, une âme, une famille. Interrogé intensément par les thèmes de la disparition, de l’absence, du retour à la vie, de l’avant, de l’après, du maintenant, l’auteur cite Emmanuel Levinas : « (il) parle de la luisance de la trace ». C’est une belle expression, qui incite à un arrêt supplémentaire dans la lecture de ce livre, pour réfléchir encore. Les chats, endormis sur les journaux, sont d’accord, on le sait bien, pour ce moment d’arrêt et de silence.
soldats de la grande armée
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Passer la soirée avec Jean-Paul, Napoléon et ses soldats.