Alors qu’on rentre, on se rend compte que la nuit tombe plus vite maintenant. On s’assied sur une chaise. On respire à peine comme si, après la décision qu’on a prise, on devrait se ratatiner pour prendre moins de place. A ce moment-là, on se souvient de Mozart, celui qui ne fut jamais la proie du désespoir. On murmure l’adagio du concerto pour clarinette. On se lève. On monte dans le bureau attraper le livre d’Eric-Emmanuel Schmitt, Ma vie avec Mozart. Le livre s’ouvre à la page qu’on aime : « Au début j’ai pensé que tu m’envoyais cet adagio par sympathie, juste pour me prouver que tu avais connu, toi aussi, le chagrin.
On laisse couler ses larmes.
Puis le morceau continua et je m’aperçus que tu me disais autre chose. Quoique douce, délicate, la clarinette refusait de fléchir, de céder à la déprime, elle remontait, elle chantait, elle s’épanouissait. Le chagrin se transfigurait. De ton sentiment, tu faisais une œuvre. La tristesse s’était muée en beauté.
J’appuyais mon dos sur la banquette de cuir, je renversais la tête en arrière et laissai couler mes larmes ».
Puis, on écoute l’intégralité du Concerto pour clarinette en la majeur, K. 622 en vaquant dans la maison, en brossant les chats qui reviennent le poil en désordre de leurs promenades dans les jardins brûlés de soleil, en lisant une lettre reçue le matin même, en se réjouissant que les graines de roses trémières soient en chemin, en préparant une tisane de tilleul ramenée d’Italie, …
Commentaires
Oui, il y a toujours un ange Consolateur prêt à intervenir ... le savoir est déjà un réconfort .
Je vous embrasse,
Béatrice
j'ai adoré ce livre! adoré!
et puis je l'ai donné à quelqu'un...
est-on bête ;-)
Il faudra que je lise ce livre... Merci pour cette page.
Passe une douce journée.
Décidément, nous avons les mêmes références qu'elles soient de consolation ou d'esthétisme...
J'ai tant et tant adoré la prestation d'Eric-Emmanuel Schmitt avec cette oeuvre, salle Gaveau : http://www.emmacollages.com/article-ma-vie-avec-mozart-92015377.html
Bon dimanche à vous, à tous.
eMmA
un livre que j'ouvre quelquefois au hasard des pages!
j'ai tant aimé cet ouvrage et le disque l'accompagnant!
Mozart...et la vie est plus belle!
Ghislaine
Savoir découvrir les bonnes, les belles choses c'est important...
C'est vrai qu'un jour, j'écoutais du Mozart, un après-midi, chez mon père, dans le canapé.
Je n'ai pas vraiment dormi, mais j'étais dans un état de rêve, un peu flottant, serein et dans ces cas-là, je sens tout d'un coup que mes mâchoires se décrispent. C'est un signe.
Mais je n'ai pas lu cet E.E. Schmitt là.
Vous êtes merveilleuse...Chacun de vos mots sont des images....Chacun de vos mots sont des émotions...J'aurai aimé être à vos côtés au moment où vous aviez le cœur gros, je n'aurai pas dit un mot, j'aurai juste posé ma main sur la vôtre...Je n'aurai pas dit un mot car j'aurai voulu assisté au moment où reprenant votre respiration, j'entende le murmure de l'adagio et où vous vous êtes levé pour allez chercher le livre...Merci pour ce partage...Je m'en vais de ce pas écouté ce morceau de musique pour le laisser graver à tout jamais dans mon âme ainsi que les quelques lignes de ce livre pour les jours où il faudra que je transforme ma tristesse en beauté.
Merci de ce merveilleux billet et je vais me mettre à la recherche de ce livre. Il y a quelques années, j'ai vu le film "Amadeus", magnifique.
Douce soirée.
je vous envoie de tendres pensées
Une petite pensée et quelques notes sifflotées pour vous redonner le sourire. Bises alpines
J'ai aussi bien aimé ce livre. Cela ne m'étonne pas qu'il soit une source de consolation.
Bonne soirée!
J'espère qu'il n'y a rien de trop difficile .... je t'embrasse
après une journée à la clinique se ratatiner ??... et pourtant pelotonnée dedans la musique, s'ouvrir... encore et toujours s'ouvrir... à soi-même et aux autres bohèmes... courage Madame, merci, et, clin d'humaine.......
Je ne connais pas le livre mais Mozart est un compagnon magnifique qui ne déçoit jamais son auditoire.
Un bonheur d'émotions... Livre sublime et Mozart sublime, merci la vie de mettre sur notre chemin tant de belles personnes et de belles choses. Douce journée Séraphine. brigitte
Suite à ce temps de vacances ,beaucoup de plaisir à lire et relire tous vos textes qui s'égrenaient tel un chapelet..Et puis ces quelques mots clinique, ratatiner, larmes me font penser à une situation difficile.L'absence de la question du lundi, votre silence aujourd'hui m'interrogent également.
Vous écrire pour vous accompagner là où vous êtes ,et vous redire combien vos pensées ,vos questions, vos lectures sont devenus tellement précieuses pour moi.
Devenues: (faute d' étourderie aurait dit la maîtresse....!)
Et moi je ne l'ai pas lu, et tant pis car il y a un camion de livres que je voudrais avoir lus et un autre de livres que je voudrais encore lire, et bon... soyons réalistes. Mais rêver en écoutant Mozart, je peux :)
Merci pour tes mots qui vont m'aider à passer ce moment que je n'aime pas ici ,déposer mes petits garçons à la gare après sun bel été en leur compagnie, je sais ce n'est rien mais chaque année c'est la mème chose....pourtant ils filent vers leur vie et c'est bien.
Amicalement,
Manon
Journées plus lourdes à porter parfois.
Nos épaules sont bien pesantes.
Heureusement qu'il y a la légèreté des génies ( qui sont des êtres super empathiques même à travers le temps...)
Et que les technologies nous transmettent cette énergie, leur énergie à travers le temps et l'espace.
Bon rétablissement à cette personne que tu accompagnes
Douce dernière journée d'août
Et j'y chante toujours cette chanson de marin: " Le 31 du mois d'août, sous ville venir, sous vent à nous...."