Le soir, préparer de la compote de pommes : éplucher, couper, ajouter quelques fleurs de badiane.
Faire cuire le temps de débarrasser la table, de faire la vaisselle, de ranger la cuisine, en soulevant de temps en temps le couvercle pour vérifier la cuisson.
Quand la compote est cuite, la laisser refroidir en se disant qu’on viendra tout à l’heure la mettre en pots.
Sortir de la cuisine.
Eteindre la lumière.
Oublier la compote.
L’oublier toute la nuit.
La retrouver le matin au même endroit, attendant sagement.
Soulever le couvercle.
Respirer alors un parfum jusque là tapi de pommes cuites et de badiane.
Etre accompagnée tout le jour par ce parfum rêveur et étoilé.
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7 octobre 2012. Relire d’anciens Bonheurs du jour.
Dimanche 17 octobre 2010. Habiter sa maison intérieure.
Se souvenir d’un passage de Mario Rigoni Stern : « Cette maison était comme une tanière souterraine, avec un emplacement pour dormir, un autre pour le feu, un autre pour une vingtaine de livres ».
Avoir la chance d’habiter cette maison qui est au fond de soi-même.