Sentir un bras passer sous son bras et une main s’accrocher fermement. Aller ainsi à petits pas, tous petits pas, de la voiture à la porte puis jusqu’à la salle d’attente puis jusqu’à la salle d’examen. Et retour. A la maison, fermer les volets, s’assurer que tout va bien, et dire à demain. Joie de pouvoir faire cela, de sentir en soi la capacité de faire cela.
Partager un repas. Féliciter la cuisinière et lui demander la recette qu’elle donne avec moult précisions. Aller de l’un à l’autre pour servir, dire un petit mot, sourire. Ecouter des histoires de vies, regarder des mains usées aux doigts tordus qu’on prend dans ses propres mains pour les réchauffer car leur peau épaisse garde désormais toujours le froid de l’oubli. Joie de pouvoir faire cela, de se sentir à sa place.
De derrière la fenêtre, regarder les oiseaux venir picorer dans la mini-mangeoire qu’on leur a installée là où les chats ne pourront pas aller. Ils vont et viennent, battent des ailes, piaillent. Joie de pouvoir faire cela, de sentir que ce spectacle-là est immensément merveilleux.
Bon lundi à chacun, dans la parcelle de joie que nous pouvons tous avoir en nous.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 55
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Joie.
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Disponible à la lumière.
Il y a toujours à découvrir. Dans l’apprentissage de quelque chose, dans un compagnonnage avec quelqu’un, dans ce qui nous environne. Mais pour cela, il faut garder l’esprit ouvert ; éventuellement marcher le nez en l’air plutôt qu’en regardant ses pieds (même s’il faut toujours rester prudent, surtout quand on prend de l’âge). Ne cessons jamais d’être surpris. Par le goût d’un nouveau mets, par une nouvelle façon de faire, par un instrument qu’on entend pour la première fois, par les teintes de l’horizon car si on est disponible à la lumière, on la voit.