Des mots qui aident à vivre, c’est le titre d’un livre du si regretté Charles Juliet qui aimait, lui aussi, recopier des phrases qui devenaient ainsi des citations.
Lire dans le journal ces mots d’un poème de Guillaume Apollinaire,
« Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores »
fait du bien, tout comme le souvenir qui se ravive de connaître ces mots-là, tout comme la possibilité d’aller chercher dans le rayon poésie « Le Guetteur mélancolique », livre lu, relu, jauni par le temps, annoté, tout comme de l’ouvrir presque tout de suite à la bonne page.
Oui, la poésie aide à vivre. Les mots aident à vivre. Ils sont de toute éternité.
Voici tout le poème (1) :
Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores
Etonnons-nous des soirs mais vivons les matins
Méprisons l’immuable comme la pierre ou l’or
Sources qui tariront Que je trempe mes mains
En l’onde heureuse
(1) Apollinaire, Le Guetteur mélancolique, NRF Poésie/Gallimard, 1970, p. 33
Gourmandise de mots
-
Des mots qui aident à vivre.
-
Graines d’agapanthes blanches et bleues, Andrée Chedid
Agapanthes : Sur le chemin du retour du marché, récolter çà et là quelques graines d’agapanthes sur des fleurs en train de faner, en prenant soin d’avoir autant de blanches que de bleues. Au retour, les laisser bien à plat sur un torchon pour qu’elles sèchent. On les offrira à ceux qui en veulent et on en plantera une ou deux dans un pot pour voir, au printemps prochain.
Andrée Chedid : Avant de dormir, rien de tel que de lire un peu de poésie. Ainsi, Andrée Chédid (1) :
Mon autre
Mon semblable
En cette chair
Qui nous compose
En ce cœur qui se démène
En ce sang
Qui cavalcade
En ce complot
Du temps
En cette mort
Qui nous guette
En cette fraternité
De nos fugaces vies
Mon semblable
Mon autre
Là où tu es
Je suis
(1) Andrée Chédid : « L’Autre », Rythmes, NRF Poésie/Gallimard, Préface de Jean-Paul Siméon, 2018, page 105. Poème dédié à Richard Rognet.