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dialogue avec les morts

  • Au milieu des livres.


    Des livres reviennent parfois. Ils ressurgissent. On les a lus il y a un moment. On les a bien aimés. On en a parlé. Et puis on les a rangés et on n’y est plus revenu. Il y a quelques jours, ce fut « Dialogue avec les morts », de Jean Clair, lu une première fois en 2011 auquel tout à coup j’ai pensé, sans que je sache vraiment pourquoi. Et je n’ai pas eu à le chercher : je suis allée directement l’attraper de ce geste que nous connaissons tous quand il s’agit de sortir par la tranche un livre rangé au milieu de plusieurs autres. Le volume est tout hérissé de post-it roses. Page 97 : « … retrouver l’écho des voix de ceux qui ont disparu… ». C’est à cette page-là que le livre s’est ouvert de lui-même. Je suis restée un moment, debout devant l’étagère qui ploie légèrement sous le poids des volumes, tenant le livre ouvert de la main droite, l’index de la main gauche suivant la ligne. Relisant ces quelques mots. Une fois. Deux fois. Trois fois. « … retrouver l’écho des voix de ceux qui ont disparu… » Le post-it précédent marquait cette citation de Camus, « La langue est ma patrie », dont il faudrait trouver peut-être un jour trouver d’où elle vient. Mais ce n’est pas cela qui est urgent.

  • 22 août 2011. Bleus.

    Lire ce passage dans Dialogue avec les morts de Jean Clair : « Colbert, en 1669, publie l’Instruction pour les teintures, où les bleus sont ainsi classés : bleu blanc, bleu naissant, bleu pâle, bleu mourant, bleu mignon, bleu céleste, bleu de reine, bleu turquin, bleu de roy, fleur de guesde, bleu pers, bleu aldego et bleu d’enfer… ».
    Faire le tour des pièces pour regarder tout ce qui est bleu et tenter de mettre un nom sur chaque couleur bleue.
    Se sentir riche.