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camus

  • Au milieu des livres.


    Des livres reviennent parfois. Ils ressurgissent. On les a lus il y a un moment. On les a bien aimés. On en a parlé. Et puis on les a rangés et on n’y est plus revenu. Il y a quelques jours, ce fut « Dialogue avec les morts », de Jean Clair, lu une première fois en 2011 auquel tout à coup j’ai pensé, sans que je sache vraiment pourquoi. Et je n’ai pas eu à le chercher : je suis allée directement l’attraper de ce geste que nous connaissons tous quand il s’agit de sortir par la tranche un livre rangé au milieu de plusieurs autres. Le volume est tout hérissé de post-it roses. Page 97 : « … retrouver l’écho des voix de ceux qui ont disparu… ». C’est à cette page-là que le livre s’est ouvert de lui-même. Je suis restée un moment, debout devant l’étagère qui ploie légèrement sous le poids des volumes, tenant le livre ouvert de la main droite, l’index de la main gauche suivant la ligne. Relisant ces quelques mots. Une fois. Deux fois. Trois fois. « … retrouver l’écho des voix de ceux qui ont disparu… » Le post-it précédent marquait cette citation de Camus, « La langue est ma patrie », dont il faudrait trouver peut-être un jour trouver d’où elle vient. Mais ce n’est pas cela qui est urgent.

  • Durant l’été, relire d’anciens Bonheurs du Jour : Bonheur, amour et optimisme.

    26 octobre 2017. Bonheur, amour et optimisme.

    Prendre le temps de regarder sur le site de l’INA le numéro 167 de l’émission Apostrophe consacrée à Camus et à Mauriac.
    Regarder uniquement la partie concernant Camus auquel on a pensé le matin même quand, en passant par le Fort Napoléon on a admiré, en ce jour de soleil éclatant, la mer parmi les pins : « la mer cuirassée d’argent ». Camus a écrit cela dans Noces.
    Puis aller prendre ce livre dans la bibliothèque. Le feuilleter.
    « Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils ».
    « Pour moi, devant ce monde, je ne veux pas mentir ni qu’on me mente ».
    On relit intégralement le texte Désert, qu’on avait marqué en en cornant toutes les pages, il y a si longtemps :
    « Mais pourtant, ce n’est pas là qu’il faudrait s’arrêter. Car il n’a pas été dit que le bonheur soit à toute force inséparable de l’optimisme. Il est lié à l’amour – ce qui n’est pas la même chose. »