En rangeant la bibliothèque, retrouver, glissé entre deux livres, un bout de papier sur lequel on avait recopié (mais quand ?) ces quelques lignes de Philippe Jaccottet, extraites de Pensées sous les nuages :
Rappelle toi au moment de perdre pied
.
Puise dans cette brume avec tes mains affaiblies
Recueille ce peu de paille pour litière à ta souffrance,
Là, au creux de ta main tâchée :
Cela pourrait briller dans la main
Comme l'eau du temps
philippe jaccottet - Page 9
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Retrouver un bout de papier
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Relire d’anciens Bonheurs du Jour. Le chant de l’oiseau et Philippe Jaccottet.
Vendredi 21 juin 2013. Passer la soirée avec Philippe Jaccottet.
Parce qu’on ne sera finalement abattue par rien, et surtout pas par la mélancolie, parce que la poésie, les mots, les livres, les oiseaux, les fleurs ou la musique sont des amers inaltérables, passer la soirée avec Philippe Jaccottet, à lire Taches de soleil, ou d’ombre.
Recopier ce passage qui redonne des forces :
« Il fait nuit noire encore mais soudain, j’entends un premier cri d’oiseau, une première fusée sonore. Bruit d’eau sur des cailloux. Je ne sais quel est l’oiseau qui chante ainsi le premier – le chasse-doutes. (« Qui n’a pas entendu – mais vous l’avez tous entendu, n’est-ce pas ? – ce petit oiseau sur le bord de l’aube annoncer la naissance d’un monde aussi pur que son chant… »). Je me rappelle par cœur cette phrase de Roud entendue il y a plus de vingt ans et qui, avec quelques autres, m’a fait entrer au cœur même de la poésie. Contre tous les systèmes. Me voici apaisé déjà, hors de tous les nœuds de rêves.
Le monde de la poésie – et ce chant. » (page 58).