Avant d’aller déjeuner en famille, aller chercher un Opéra à La Praline, la pâtisserie des Lônes, car c’est là qu’il est le meilleur.
Pour cela, traverser le port de Sanary et acheter un bouquet de pivoines roses. Traverser aussi le marché bien ombragé et prendre chez l’Italien de quoi faire de la panna cotta dans la semaine.
Au bout du marché, tourner à gauche et passer le pont au dessus de la Reppe. Avec d’autres, grands et petits, regarder les canards.
Rejoindre le marché des Lônes. Prendre quelques asperges et de jolis abricots. Regarder les vêtements d’été, si légers. Hésiter devant un joli chapeau de paille.
Arriver à la pâtisserie.
Faire la queue. Il y a toujours du monde.
Dire bonjour, parler du temps, du vent, mais il fait bon quand même.
Prendre l’Opéra. Du pain.
Repartir en longeant la plage, le gâteau au bout des doigts dans sa boîte en carton.
Il fait un temps parfait : du soleil, une légère brise. La mer est d’un joli vert.
Arriver là où on doit aller : dès l’entrée, cela embaume le poulet rôti.
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C’est dimanche matin, en mai.
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Au Printemps, premières ou premiers, c’est selon.
Première maraude de roses, celles qui dépassent de la barrière chez le voisin qui est à l’angle de l’impasse ; de jolies roses anciennes, d’un joli rose pâle, et qui embaument.
Premier bain, à la Plage Dorée ; les doigts de pieds, les pieds, les chevilles, les mollets, les cuisses, les hanches, le ventre, les bras bien levés tout en restant sur la pointe des orteils puis, hop, tout le reste du corps.
Premier bouquet de pivoines sur le port de Sanary ; hésiter entre les roses et les blanches, puis choisir les blanches qui, de toute façon, vont rosir en s’épanouissant ; et puisque qu’on parle de rose, la fleuriste rajoute une rose rouge, à la tige torse et aux fines épines :
« Tiens, ma Nine, je sais que tu aimes les roses toi aussi ».
Première maraude de chèvrefeuille, le rouge qui est dans le petit chemin, le jaune qui est en bas du petit chemin.
Premier pique-nique sur la plage, avec salade, thermos de café, et polaires quand même car il y a du vent.
Première chasse à l’escargot, de très bon matin, dans le jardin, car ces gastéropodes, on ne sait pas comment, ont été informés dans la nuit même des plantations de pétunias mauves et, sans aucun doute, se souviennent du festin de l’an dernier.
Première extase devant un champ de coquelicots.