C’est dimanche.
Inviter de la famille à la maison, pour le café, à l’occasion de la visite de cousins qui vivent loin.
Aller à La Praline chercher des gâteaux : des petits opéras, des petits mille-feuilles, des petits éclairs au café, des petites tartelettes au citron.
Faire des biscuits au gingembre et d’autres à la lavande.
Sortir les jolies tasses à café, les petites cuillères en argent et petites serviettes en lin, carrées, toutes fines qu’on repasse à nouveau pour qu’elles soient impeccables.
Dresser sur la table comme un buffet ; repasser aussi la nappe blanche.
Quand tout est prêt, attendre. Tapoter un coussin, bouger un bibelot, juste un peu, arranger les fleurs dans le vase.
Les entendre arriver.
Accueillir tout ce petit monde, faire des bises, poser les sacs, les vestes, sur le lit dans la chambre.
Dire merci pour les fleurs.
Tout en mettant les fleurs dans des vases, veiller à ce que tout le monde soit bien installé : sur le canapé, sur des chaises pour ceux qui ne veulent pas être trop enfoncés, dans les fauteuils pour d’autres.
Les laisser se parler, se donner des nouvelles, puis se souvenir du temps passé.
Faire le service, comme la jeune fille de la maison.
Puis, quand vers quatre heures, les plus âgés donnent le signal du départ, raccompagner jusqu’aux voitures, dire au revoir en embrassant sur les deux joues, en faisant signe de la main.
Rentrer.
Ranger.
C’était bien. Ils étaient contents.
la praline
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C’est dimanche : Inviter de la famille pour le café.
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C’est dimanche matin, en mai.
Avant d’aller déjeuner en famille, aller chercher un Opéra à La Praline, la pâtisserie des Lônes, car c’est là qu’il est le meilleur.
Pour cela, traverser le port de Sanary et acheter un bouquet de pivoines roses. Traverser aussi le marché bien ombragé et prendre chez l’Italien de quoi faire de la panna cotta dans la semaine.
Au bout du marché, tourner à gauche et passer le pont au dessus de la Reppe. Avec d’autres, grands et petits, regarder les canards.
Rejoindre le marché des Lônes. Prendre quelques asperges et de jolis abricots. Regarder les vêtements d’été, si légers. Hésiter devant un joli chapeau de paille.
Arriver à la pâtisserie.
Faire la queue. Il y a toujours du monde.
Dire bonjour, parler du temps, du vent, mais il fait bon quand même.
Prendre l’Opéra. Du pain.
Repartir en longeant la plage, le gâteau au bout des doigts dans sa boîte en carton.
Il fait un temps parfait : du soleil, une légère brise. La mer est d’un joli vert.
Arriver là où on doit aller : dès l’entrée, cela embaume le poulet rôti.