Un passage retenu dans ce beau livre de Christiane Singer, moi qui pense et dit souvent que chaque matin est un premier matin.

« Je remarquais voilà quelques années qu’en vieillissant, il fallait chaque matin au réveil aller se chercher plus loin. Maintenant, il peut m’arriver de partir comme à une pêche miraculeuse sans garantie de trouver dans le fatras du réel celle que j’étais hier encore. L’essentiel est de ne pas m’être attachée à « celle que j’étais hier encore » ni de vouloir coûte que coûte la reconstituer comme le font certains savants pour les tyrannosaures à partir d’un hachis de bribes d’os. Il s’agit tout au contraire de s’éprendre du jour neuf, de laisser l’intelligence de la vie se déployer. Chaque jour se doit d’être une création totalement nouvelle. »

Christiane Singer, Derniers fragments d’un long voyage, Ed. Albin Michel, 2007, p. 114

Abeilles et vigne vierge : Autour de la vigne vierge, les abeilles sont extrêmement nombreuses. Toute la journée, leur bzzz tient compagnie. Elles s’affairent autour des fleurs avec frénésie et, je l’imagine très facilement, bonheur. En effet, quelle joie cela doit être de voleter de fleurs en fleurs. Hop ! Hop ! Et font-elles la course, le matin, le temps du chemin de la ruche à la haie ? Peut-être...

Lecture en cours : Steinbeck, bien sûr ; la relecture prendra du temps. Et « Derniers fragments d’un long voyage », de Christiane Singer ; bouleversant ; l’écriture en partage.