Quand on part dans la colline, on retrouve la terre, sa couleur et son odeur ; les pierres du chemin et des monts tout autour ; la faune et la flore. On sait qu’on va se ressourcer, car la nature est toujours apaisante. Apaisante parce qu’on la regarde et parce qu’on s’arrête pour la regarder : tiens, là, il y a un beau chêne vert …et là, ces petites feuilles qui se nimbent de rouge, sont-elles bien celles du pistachier térébinthe ? ..et oui … tiens, des prunelles… oh, et là, des œillets sauvages … comme leur rose est tendre.. oh, tous ces nombrils de Vénus aux abords de cette grotte... Regarder. S’arrêter.
C’est pourquoi on aime bien, quand on a longuement marché, faire la liste de ce qu’on a vu pour s’en imprégner d’autant plus et raconter, peut-être aussi, une histoire.
Parmi les mots notés, celui de la salsepareille.
On en a vu dans la lumière limpide de l’automne, avec leurs baies d’un rouge clair, quasi charnel. Les lèvres de Blanche-Neige étaient peut-être de ce même rouge-là. Les tiges font de doux zigzags. On sait que ce n’en est pas, mais on aime bien penser que c’est un liseron avec des petites épines qui s’accroche et qui pousse jusqu’où c’est possible. En provençal, on l’appelle mari grame. Grame pour dire que cela pousse comme du chiendent. Mari, pour dire que c’est une mauvaise herbe, envahissante. Dans les forêts désormais désertées, elles ont le champ libre.
mari grame
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Liste de contemplation : prunelles, pistachier, nombril de Vénus, salsepareille, zigzag, mari grame.