On l’avait déjà remarqué quand, adolescente, on avait lu pour la première fois Les Hauts de Hurle Vent : plusieurs personnages, à des époques différentes, portent le même prénom et passent d’un nom à l’autre comme s’il s’agissait de brouiller les pistes de leur propre histoire, ou parce qu’ils ne peuvent être vraiment propriétaires de leurs vies. Il en est ainsi de Catherine. Catherine Earnshaw. Catherine Linton. Catherine Heathcliff. Et ce Heathcliff, là un nom de famille, est en fait le prénom d’un enfant mort qu’on attribue à un autre enfant surgit de nulle part. Dans ces familles, c’est comme si on se passait le prénom comme des relayeurs se passent le témoin lors d’une course effrénée : à toi. A ton tour de te débrouiller avec cette histoire !
Ici, on se partage un même prénom, au fil des générations, parfois dans une même génération, et on a cru, pendant longtemps, qu'il ne pouvait que s’accompagner d’un lourd tribut, sans doute parce que, entre autres, on avait lu Les Hauts de Hurle Vent très jeune.
Jusqu’au jour où on a compris qu’il était plutôt un liant : une trace d’une femme à une autre, d’un temps à un autre. Le fil de l’histoire oui, mais un fil souple et bouclé quand on a cessé de le bander comme on fait de la corde de l’arc, au risque de le briser. De se briser.
Quel bonheur fut ce jour où on fut soi-même en capacité de renforcer les fêlures pour qu’elles ne cèdent pas.
Aujourd’hui, on souhaite une bonne fête à toutes les Marie, où qu’elles soient, quelles qu’elles soient.
marie
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Un été avec les Sœurs Brontë. 3 : un prénom pour plusieurs.