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un été avec les soeurs brontë

  • Un été avec les Sœurs Brontë. 3 : un prénom pour plusieurs.

    On l’avait déjà remarqué quand, adolescente, on avait lu pour la première fois Les Hauts de Hurle Vent : plusieurs personnages, à des époques différentes, portent le même prénom et passent d’un nom à l’autre comme s’il s’agissait de brouiller les pistes de leur propre histoire, ou parce qu’ils ne peuvent être vraiment propriétaires de leurs vies. Il en est ainsi de Catherine. Catherine Earnshaw. Catherine Linton. Catherine Heathcliff. Et ce Heathcliff, là un nom de famille, est en fait le prénom d’un enfant mort qu’on attribue à un autre enfant surgit de nulle part. Dans ces familles, c’est comme si on se passait le prénom comme des relayeurs se passent le témoin lors d’une course effrénée : à toi. A ton tour de te débrouiller avec cette histoire !
    Ici, on se partage un même prénom, au fil des générations, parfois dans une même génération, et on a cru, pendant longtemps, qu'il ne pouvait que s’accompagner d’un lourd tribut, sans doute parce que, entre autres, on avait lu Les Hauts de Hurle Vent très jeune.
    Jusqu’au jour où on a compris qu’il était plutôt un liant : une trace d’une femme à une autre, d’un temps à un autre. Le fil de l’histoire oui, mais un fil souple et bouclé quand on a cessé de le bander comme on fait de la corde de l’arc, au risque de le briser. De se briser.
    Quel bonheur fut ce jour où on fut soi-même en capacité de renforcer les fêlures pour qu’elles ne cèdent pas.
    Aujourd’hui, on souhaite une bonne fête à toutes les Marie, où qu’elles soient, quelles qu’elles soient.

  • Un été avec les Sœurs Brontë. 1 : Traces.

    Après avoir terminé la correspondance des Sœurs Brontë, on pose sur le bureau l’ouvrage à la jolie couverture bleue. C’est à ce moment qu’on se rend compte que le titre est « Lettres choisies de la famille Brontë » alors que depuis plusieurs semaines on pensait lire « Lettres choisies des Sœurs Brontë ». On voit bien les visages des trois sœurs : Charlotte, Emily, Anne. Elles ne sourient pas du tout. Revient en mémoire le fameux tableau où on distingue, à l’arrière-plan, la trace du portrait effacé de leur frère, Branwell. Il n’est pas non plus sur la couverture de ce livre alors qu’on peut y lire quelques unes de ses lettres. Dans un premier temps, on s’en étonne. Jusqu’à ce qu’on repère un rectangle un peu plus sombre sur l’illustration. Il y a bien sa trace là aussi.
    Le mot « trace » sera, c’est certain, un fil conducteur de cette lecture estivale.
    Déjà, en allant chercher les livres des Brontë sur les étagères de la bibliothèque, on a retrouvé des traces de jeunesse. Des dates, des noms, écrits sur la première page. Cette façon de s’approprier les livres qu’on a perdue depuis longtemps. Des pages déchirées, des couvertures recollées, réparées. Des éditions anciennes car trouvées d’occasion sur le marché. Un marque-pages sur lequel un enfant a fait un dessin et signé de son prénom. Des prix en francs.

    Charlotte, Emily et Anne sont désormais dans un outre-temps quasi mythique car auréolé de cette lande fleurie par la bruyère et battue par le vent. Mais leurs personnages, eux, se rappellent à l’instant car, oui, c’est certain, ils l’éclaireront. Comment ?