Aller revoir, en compagnie d’une enfant qui ne les a jamais vues, les Nymphéas de Monet à l’Orangerie.
Descendre les Champs Elysées à pied. Traverser la Concorde sous la pluie. « Tout ça pour un tableau ».
Pour des tableaux.
Qu’on revoit encore ce jour-là. On ne compte plus combien de fois on est venu là.
On aime se poser ici. C’est toujours calme. C’est toujours beau. C’est toujours vert et bleu, avec des pointes rouge, jaune, violet et des branches de saules pour s’abriter.
Raconter les tableaux. Expliquer pourquoi ils sont là. Parler de Giverny. Promettre d’y aller ensemble un jour prochain. Laisser la petite fille regarder, aller et venir dans la salle, puis s’asseoir et regarder.
La rejoindre et raconter ce jour, il y a quarante ans, où on avait reçu en cadeau un livre d’art. Le premier qu’on ait jamais eu. Sur ces Nymphéas, justement. Certaines pages se dépliaient et couvraient la table de la salle à manger. En plus des reproductions dans lesquelles on avait plongé, on y avait picoré quelques mots : « itinéraire d’un regard », « peindre l’eau ».
monet
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Nymphéas.
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7 mai 2010. Les coquelicots de Monet
Dans la salle d’attente d’un service d’urgences, lever les yeux et tomber sur son tableau préféré : Les coquelicots de Monet.
Une jeune femme portant une ombrelle se promène accompagnée d’un jeune enfant. L’un comme l’autre ont la moitié du corps dissimulée par les herbes et, sur le côté du vallon, un immense champ de coquelicots.
Rien n’est plus beau qu’un coquelicot.
Se les rappeler quand, soi-même, on se promenait dans la même région. Quand les premiers beaux jours de la belle saison permettaient ces promenades dans des prés généreux en herbes et en coquelicots sous des cieux très bleus dont les nuages étaient très blancs.