Aller revoir, en compagnie d’une enfant qui ne les a jamais vues, les Nymphéas de Monet à l’Orangerie.
Descendre les Champs Elysées à pied. Traverser la Concorde sous la pluie. « Tout ça pour un tableau ».
Pour des tableaux.
Qu’on revoit encore ce jour-là. On ne compte plus combien de fois on est venu là.
On aime se poser ici. C’est toujours calme. C’est toujours beau. C’est toujours vert et bleu, avec des pointes rouge, jaune, violet et des branches de saules pour s’abriter.
Raconter les tableaux. Expliquer pourquoi ils sont là. Parler de Giverny. Promettre d’y aller ensemble un jour prochain. Laisser la petite fille regarder, aller et venir dans la salle, puis s’asseoir et regarder.
La rejoindre et raconter ce jour, il y a quarante ans, où on avait reçu en cadeau un livre d’art. Le premier qu’on ait jamais eu. Sur ces Nymphéas, justement. Certaines pages se dépliaient et couvraient la table de la salle à manger. En plus des reproductions dans lesquelles on avait plongé, on y avait picoré quelques mots : « itinéraire d’un regard », « peindre l’eau ».
orangerie
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Nymphéas.