Temps : Bien que la vie choisie par la famille Lykov telle qu’elle est décrite dans « Ermites dans la taïga » ne soit pas possible pour chacun, il est une chose à laquelle ce témoignage fait réfléchir, c’est la notion de temps. Une vie qui suit les saisons, et c’est impératif dans cet univers de météo extrême ; qui suit les moments de la journée aussi. Une vie qui s'inscrit dans le temps long : il faut tout faire durer puisqu’on ne peut remplacer un objet que s’il peut être fabriqué avec ce qu’on a sous la main ce qui fait qu’on prend méticuleusement soin de ce qu’on sait être rare, comme l’aiguille qui sert à coudre et qui doit être rangée après chaque usage à la place qui lui a été dédiée pour toujours.

Sur la plage : Il n’y a là que le bruit du ressac dans lequel les petits cris des mouettes font comme le tintement d’une clochette. Si les mouettes poussent ainsi de petits cris, c’est parce qu’elles jouent, à plusieurs, à ne pas se faire mouiller les pattes par l’eau qui va et vient.

En allant poster le courrier à la Poste de Tamaris, on est bousculé par le vent et ébloui par le soleil. Il faut mettre la main en visière pour regarder le ciel. Pas un nuage : les mouettes ont toute la place pour jouer. Elles poussent des cris de joie en allant et venant. Quel est leur jeu ? Tracer la plus belle courbe ? Aller le plus haut possible ? Simuler un plongeon vertigineux qui se termine en rasant l’eau tremblotante de froid ? Fendre l'air sans dévier de sa trajectoire ?