Magnificence de Nelly Sachs : Les poètes donnent toujours du courage et signalent que rien n’est jamais perdu. Dans un poème, Mains (1), dans lequel elle s’adresse aux « jardiniers de la mort », ces quelques vers fulgurants auxquels je pense après avoir lu le journal et sa longue liste de nouvelles épouvantables :
« Mains,
Que faisiez-vous
Lorsque vous étiez mains de petits enfants ?
Teniez-vous un harmonica, la crinière
D’un cheval à bascule, avec-vous dans l’obscurité saisi la jupe d’une mère,
Montré un mot dans le livre de lecture –
Etait-ce Dieu peut-être, ou homme ? »
(1) Nelly Sachs, Exode et métamorphose, Traduction de l’allemand par Mireille Gansel, Préface de Jean-Yves Masson, Poésie NRF/Gallimard, 2023, page 42