Au marché, s’approcher en même temps qu’un monsieur de la belle mâche dont c’est la pleine saison. Galant, le monsieur me fait signe qu’il attendra que je me sois servie. Et il ajoute :
« Ah ! la doucette ! c’est tous les jours, en ce moment. »
Il a dans les yeux le même pétillement gourmand qu’avaient ces femmes qui ont façonné mon palais et leurs voix reviennent, qui nommaient ainsi la mâche : la doucette.
« Aide-moi à préparer la doucette, veux-tu ? »
« Reprends un peu de doucette, avec le fromage, tu verras, c’est bon. »
« Vous n’allez pas laisser ces quelques feuilles de doucette au fond du saladier ! Il faut la finir ! »