Au marché, s’approcher en même temps qu’un monsieur de la belle mâche dont c’est la pleine saison. Galant, le monsieur me fait signe qu’il attendra que je me sois servie. Et il ajoute :
« Ah ! la doucette ! c’est tous les jours, en ce moment. »
Il a dans les yeux le même pétillement gourmand qu’avaient ces femmes qui ont façonné mon palais et leurs voix reviennent, qui nommaient ainsi la mâche : la doucette.
« Aide-moi à préparer la doucette, veux-tu ? »
« Reprends un peu de doucette, avec le fromage, tu verras, c’est bon. »
« Vous n’allez pas laisser ces quelques feuilles de doucette au fond du saladier ! Il faut la finir ! »
doucette
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Doucette
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Au marché.
De loin, repérer les bans des producteurs locaux. S'avancer, dire bonjour et remplir le panier des légumes qu’on aime : poireaux, pommes de terre, courge, pour la soupe ; blettes et épinards ; fenouils et cébettes ; un peu de cardes qu’on accompagnera de poisson dans la semaine ; doucette et rougette ; et même deux courgettes, bien qu’elles soient nées sous serre mais on a envie d’en faire une salade après les avoir découpées en tagliatelles – et on y ajoutera des olives.
Chez l’Italien, de la mozzarella di buffala et de la burrata.
A la fabrique de pâtes, des gnocchis de semoule et d’autres de pommes de terre.
Et chez Rose, la fleuriste (oui, elle s’appelle Rose….), se laisser tenter par un joli bouquet d’anémones après avoir discuté des jacinthes prises l’autre jour dont le parfum embaume le bureau sur lequel on les a posées. Et Rose d’ajouter : « Et oui, ça tient bien compagnie, les jacinthes. »