En bonne compagnie, déguster, avec une tasse de thé, un gâteau des familles. Se souvenir qu’on en mangeait souvent, avant…. Avant… Avant, quand il y avait déjà eu des morts, certes, mais pas autant que maintenant. Avant, quand celui qu’on appelait, l’Empereur de la mousse au chocolat ou le Grand Vizir du Gâteau des Familles, ou encore le Roi de la pâte à crêpes sans grumeau, prenait toute la place dans la cuisine.
Et si au moment où on porte la cuillère à la bouche, quelqu’un vous fait remarquer combien vous avez les yeux brillants et vous dit : « oh, quelle gourmande ! », il ne faut pas s’en offusquer. Au contraire, il faut rire et dire : « oh oui, je suis gourmande de ce gâteau ! J’en ai souvent mangé quand l’Empereur de la mousse au chocolat, le Grand Vizir du Gâteau des Familles, le Roi de la pâte à crêpes sans grumeau, prenait toute la place dans la cuisine ! C’est si bon ! » Se souvenir, c’est aussi vivre. C’est un bonheur de se rappeler ces moments-là : l’Empereur de la mousse au chocolat, le Grand Vizir du Gâteau des Familles, le Roi de la pâte à crêpes sans grumeau peut encore rester vivant.
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17 janvier 2010. Faire des crêpes pour ceux qui les mangent goulument.
En se levant le matin, avoir envie de faire des crêpes. Préparer la pâte. Se réjouir qu’elle ne comporte aucun grumeau. La laisser reposer et, dans l’après-midi, la retrouver et la mélanger de nouveau avec la louche pour vérifier qu’elle ne soit pas trop épaisse. Puis, faire les crêpes, pour qu’elles soient encore chaudes au moment du goûter. Les manger avec du sucre ou de la confiture. Se lécher les doigts.