De part et d’autre du chemin, des champs de blé.
Ah, ce jaune blé… Ces épis chevelus, bien droits, si sages…
Le champ s’étale. Tout est paisible et silencieux.
Curieuse, une fine brise s’approche, nous enveloppe puis repart et le traverse.
Le champ frissonne sous cette caresse et fait entendre un petit chuintement de plaisir.

En rangeant la bibliothèque, retrouver, glissé entre deux livres, un bout de papier sur lequel on avait recopié (mais quand ?) ces quelques lignes de Philippe Jaccottet, extraites de Pensées sous les nuages :

Rappelle toi au moment de perdre pied
Puise dans cette brume avec tes mains affaiblies
Recueille ce peu de paille pour litière à ta souffrance,
Là, au creux de ta main tâchée :
Cela pourrait briller dans la main
Comme l'eau du temps