Lectures :
Marguerite Yourcenar et Silvia Baron Supervielle, Une reconstitution passionnelle, Correspondance 1980-1987. Silvia Baron à Marguerite Yourcenar : « (Vos mots) sont véritablement vivants : cœur et chair. »
Reiner Stach, Kafka, Le temps des décisions, Tome 1. Une biographie (prévue en trois tomes) qui se lit comme un roman.
Plantations : En pots, sur la terrasse : basilic, persil et ciboulette. Même un tout petit espace peut être un jardin.
Avril : Ne te découvre pas d’un fil ! Pourtant, bien envie de ranger les vêtements d’hiver !
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Lectures, plantations, avril.
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Lire en salle d’attente.
Quand on a salle d’attente (comme d’autres ont poterie ou aqua-gym), il est bon de s’organiser en emportant un bon livre.
Pas trop compliqué, pas trop lourd, un peu épais quand même car on ne sait jamais trop combien de temps il faudra attendre, écrit un peu gros car l’éclairage n’est jamais parfait et on ne va pas aussi emporter une lampe frontale.
Un livre qu’on vient de commencer et dont on sait qu’on le lira jusqu’au bout. C’est important : si on emporte un livre qu’on n’a pas commencé et qu’on le commence et qu’on se rend compte qu’on ne le lira pas tellement c’est rasoir, c’est râlant. On s’est encombré pour rien. Aussi, il vaut mieux ne pas emporter un livre dont il ne reste que quelques pages à lire car, que fera-t-on après l’avoir fini à part se dire qu’on aurait dû emporter un autre livre, un qu’on vient juste de commencer et dont est sûr qu’on ira jusqu’au bout ?
Il faut aussi que ce soit un livre qui soit solide car plusieurs fois, on aura l’impression que ça y est, on va passer, et on le range vite au fond du sac. Mais non : fausse alerte, il faut encore attendre et le ressortir (cela peut arriver plusieurs fois…).
Jusqu’au moment où c’est le bon moment, on est enfin appelé ! Là, pas question de prendre son temps. Maintenant, on est pressé, il faut faire vite. Se lever brusquement, attraper sac, manteau et dossier tout en tenant le livre qui, éventuellement, peut choir voire même, les jambes sont tellement ravies de pouvoir bouger enfin, être cogné d’un coup de pied.
Cette agitation, cet empressement, que dis-je, cet affairement d’entendre enfin son nom est l’occasion d’évoquer le marque-page qui ne doit être ni trop petit ni trop grand ; trop petit, dans notre empressement, on ne le retrouvera pas ; trop grand, pour aller plus vite, on risquera de le glisser n’importe où, surtout pas à la bonne page.
D’ailleurs, il est préférable que le livre ne nécessite pas qu’on en marque des pages à l’aide de post-it (les post-it ont ceci d’agaçant, du moins pour ceux qui ne sont pas encore collés sur une page, qu’ils tombent quand on se lève ou quand on change de position et n’avez-vous pas remarqué qu’on moment où on se baisse pour ramasser ce qui est tombé, généralement, le sac qu’on a jeté en bandoulière sur une pauvre épaule qui n’en peut mais, s’effondre ?), et encore moins de bouts de papiers.
En effet, ceux-ci, pour les obtenir, n’aurait-il pas fallu sortir du sac, que dis-je, du fond du sac, une vieille enveloppe qu’il aurait fallu déchirer tout en maintenant sur les genoux et le manteau et le livre et le dossier ; à moins qu’on ne déchire quelques bouts du bas des feuilles donnant les résultats d’examen (n’avez-vous pas remarqué que les laboratoires ne mégottent jamais sur les feuilles ?), ce qui induit qu’il faut alors tenir contre soi le sac et sur les genoux non seulement le manteau et le livre et mais aussi le dossier qu’il est préférable d’ouvrir afin de regarder quand même ce qu’on déchire.
Et pour en terminer avec les bouts de papier, comme les post-it (ceux qui ne sont pas collés), ils ont la mauvaise manie de tomber également. Ainsi, quand on se lève enfin, victoire !, et qu’on se dirige vers la porte ouverte du bureau du médecin, on sent sur soi les regards accusateurs des autres patients qui sont persuadés non seulement qu’on leur est passé devant mais qui pensent qu’on est du genre à jeter des papiers par terre.
Bref, un bon policier, en salle d’attente, c’est très bien.