Le matin, ce livre incontournable, magnifique, essentiel, livre-chevalier, Le monde du silence, de Max Picard. On y retrouve des passages forts, comme celui de la page 49 sur la parole dépouillée du silence : « chaque parole est donnée dans cette rumeur générale qui est tout autour de l’homme, c’est-à-dire que tout émerge continuellement de cette rumeur et y disparait continuellement. »
Vers le midi, souvent pendant que le déjeuner est en train de se préparer, le journal quotidien – bien qu’on le reçoive irrégulièrement, on en garde un par jour. En alternance avec des poèmes d’Hölderlin à propos duquel on a regardé un documentaire très intéressant sur Arte.
Le soir, retour encore à un essentiel : Raison et sentiments, de Jane Austen. « La famille Dashwood habitait depuis longtemps dans le Sussex. »
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Livres du matin / du midi / du soir.
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Un été avec les Sœurs Brontë. 2 : Virginia, Emily et Charlotte.
Parce qu’on a décidé de passer l’été avec les Sœurs Brontë, on a relu Une chambre à soi, de Virginia Woolf car on avait bien le souvenir qu’elle y parlait, entre autres, de Charlotte et d’Emily.
C’est toujours comme ça que ça se passe : on prend un livre, qui nous emmène vers un autre, puis un autre, etc. La relecture d’Une chambre à soi a amené à relire Emma et Orgueils et Préjugés, de Jane Austen, dont Virginia Woolf parle avec fougue : elle aimait tout particulièrement ses phrases. On n’a pu relire George Eliot car, sans qu’on sache pourquoi, il n’y a plus aucun roman de cet auteur dans la bibliothèque...
La relecture des Sœurs Brontë est sans doute plus efficace l’hiver que l’été, quand les cigales raffutent à tout va. Car on a intercalé ces relectures avec Annie Dillard, René Fregni, François Cheng, Sylvain Tesson, Dolores Redondo, Tomas Tranströmer, Albert Cohen, Michel Pastoureau, et Jane Austen, donc.
Mais pour en revenir au sujet, on a relevé ce que Virginia disait des Sœurs Brontë. Bien qu'elle les places au Panthéon des écrivaines anglaise avec Jane Austen et George Eliot, elle ne cache pas sa préférence pour Emily. Charlotte (Jane Eyre) écrit comme une femme de son temps, trop soumise, en tant que femme-écrivain à l’opinion des hommes, alors tout-puissants dans le domaine de la littérature. Ses phrases ressemblent à des phrases d'homme-écrivain. Alors qu’Emily (Les Hauts de Hurle-Vent) écrit comme un génie, soit comme Jane Austen, c’est-à-dire avec « liberté et plénitude ». Quelle empêcheuse de tourner en rond, cette Virginia. Et si on la relisait aussi ? Mais l'été ne sera pas assez long.