A la bibliothèque, récupérer les livres réservés sur l’œuvre peint de Vuillard. Cela fait déjà quelque temps qu’on recherche ce tableau où une jeune femme, avec un corsage bleu, lit. On voudrait le revoir.
On emporte le précieux paquetage et, sur le banc, juste dehors, on feuillette les ouvrages. On retrouve le tableau dans un ouvrage publié par Flammarion, Les maîtres de la peinture. C'est formidable, les bibliothèques !
Il est là, page 32. C’est bien cela. Il est familier, ce tableau, mais on n’a pourtant pas le souvenir de l’avoir jamais vu en vrai, dans un musée. Elle est familière, cette jeune femme courbée sur son livre, un gros livre avec des images, qu’elle a plié pour pouvoir le tenir d’une main. L’autre main est posée, paume ouverte, sur le haut de ses cuisses. Elle a croisé ses jambes. Elle porte un corsage bleu ciel et une jupe assortie qui se confond, elle, avec le tissu du fauteuil, du genre crapaud. La porte est fermée derrière elle. Tout est si calme. Elle semble si concentrée sur sa lecture : rien ne la fera bouger sans doute, et surtout pas la lumière du jour qui, on n’en doute pas, déclinera jusqu’au moment où il lui faudra quand même penser à allumer une lampe. Mais elle aura fini son livre, peut-être, et se lèvera en s’étirant.
C’est incroyable que dans un format si petit, 35 x 25 cm, un peintre puisse rendre toute cette intensité. On aime vraiment Vuillard. Sur le livre, il est marqué : « collection particulière ». Il faut souhaiter que ce tableau soit chez des gens qui aiment lire.
le tableau du jour - Page 2
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Le tableau du jour : La liseuse, de Vuillard.
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Le tableau du jour : Peler des pommes.
Dans la grande cagette, prendre quelques pommes avant d’aller dans la cuisine pour en faire une belle compote parfumée de badiane et de vanille.
Tout en pelant les beaux fruits rouges et jaunes, se souvenir d’un tableau qu’on n’a pas regardé depuis longtemps.
Aller donc chercher dans la bibliothèque un livre de Tzvetan Todorov, Eloge du quotidien ; l’ouvrir à la page du tableau ; le poser contre la crédence.
La reproduction est en noir et blanc, mais on se souvient bien que la femme assise porte une jupe rouge et la petite fille qui la regarde en souriant a, elle, une jupe jaune. Dans leur cuisine aussi, la fenêtre est en hauteur et laisse passer un jour un peu gris. C’est aussi l’automne dans ce tableau de Pieter de Hooch, Femme pelant une pomme.
Et ce sont sans doute ces couleurs, rouge et jaune, qui ont fait surgir ce souvenir ?