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le tableau du jour

  • La tasse de thé.

    On n’a pu écouter que le tout début d’Allegretto, l’émission de la délicieuse Denisa Kerschova l’autre jour, mais on a bien entendu que le tableau du jour était La tasse de thé, d’André Derain.

    André Derain est un peintre qu’on aime infiniment car il ne peut être dissocié des paysages du midi pour la peinture desquels on a longtemps cru que le Fauvisme avait été créé. Mais non.

    Que voit-on sur ce tableau ? Une femme, assise sur une chaise au haut dossier sur lequel elle semble avoir posé son manteau rouge ; près d’elle, une théière et une tasse ; elle lit mais, dans l’instant où le peintre a capté son image, elle a cessé de lire et son regard se perd.

    On aime ce tableau qui évoque des instants familiers quand, au café, on s’installe pour lire ou écrire. Bien souvent, n’est-ce pas, on s’arrête pour lever la tête et regarder au dehors les passants mais, au bout d’un instant, un court instant, on ne les regarde plus, on est loin. Est-on dans le livre ? Oui, dans les mots écrits, lus, et tous ceux dont on rêve ; dans les images ; dans les ailleurs. Puis, on revient à l’instant présent, on se redresse, on boit une gorgée de thé et on reprend le livre ou le carnet sur lequel on écrit.

    Sur la couverture de M Train, de Patti Smith, on la voit ainsi au café, avec ce même geste d’une main qui soutient le visage, et le regard tourné vers l’ailleurs.

  • Le tableau du jour : La liseuse, de Vuillard.

    A la bibliothèque, récupérer les livres réservés sur l’œuvre peint de Vuillard. Cela fait déjà quelque temps qu’on recherche ce tableau où une jeune femme, avec un corsage bleu, lit. On voudrait le revoir.
    On emporte le précieux paquetage et, sur le banc, juste dehors, on feuillette les ouvrages. On retrouve le tableau dans un ouvrage publié par Flammarion, Les maîtres de la peinture. C'est formidable, les bibliothèques !
    Il est là, page 32. C’est bien cela. Il est familier, ce tableau, mais on n’a pourtant pas le souvenir de l’avoir jamais vu en vrai, dans un musée. Elle est familière, cette jeune femme courbée sur son livre, un gros livre avec des images, qu’elle a plié pour pouvoir le tenir d’une main. L’autre main est posée, paume ouverte, sur le haut de ses cuisses. Elle a croisé ses jambes. Elle porte un corsage bleu ciel et une jupe assortie qui se confond, elle, avec le tissu du fauteuil, du genre crapaud. La porte est fermée derrière elle. Tout est si calme. Elle semble si concentrée sur sa lecture : rien ne la fera bouger sans doute, et surtout pas la lumière du jour qui, on n’en doute pas, déclinera jusqu’au moment où il lui faudra quand même penser à allumer une lampe. Mais elle aura fini son livre, peut-être, et se lèvera en s’étirant.
    C’est incroyable que dans un format si petit, 35 x 25 cm, un peintre puisse rendre toute cette intensité. On aime vraiment Vuillard. Sur le livre, il est marqué : « collection particulière ». Il faut souhaiter que ce tableau soit chez des gens qui aiment lire.