A plusieurs reprises, au long de la lecture du livre de Paolo Rumiz, Comme des chevaux qui dorment debout, on a pensé à un autre livre, Le grand troupeau, de Giono. Un très grand livre. Et justement, alors qu’on est en forme pour épousseter les étagères, on arrive au rayon spécifiquement dédié à Giono. Stupeur, on ne voit pas Le grand troupeau. Chiffon en main, on se dirige vers les étagères du rayon Littérature, où les auteurs sont rangés par ordre alphabétique, toutes nationalités confondues : il est possible que ce livre soit allé faire un tour du côté d’Erich Maria Remarque et de A l’ouest rien de nouveau? Non ... Alors près de Barbusse et du Feu ? Pas plus. Junger ? Non plus. On ne posera pas la question habituelle : Mais qui donc a emprunté Le grand troupeau dans l’édition blanche de Gallimard et ne l’a pas rendu ? Comme on passera devant la librairie Charlemagne pour aller au marché, on y entrera, on nous dira bonjour, on ira au rayon littérature française situé à l’étage et soit on trouvera Le grand troupeau, soit on le commandera et on pourra remettre ce livre à sa place.
librairie charlemagne - Page 3
-
Du bonheur d’habiter près d’une librairie.
-
Passer la soirée avec Le ventre du loup.
Passer la soirée à la librairie Charlemagne pour écouter Héloïse Guay de Bellissen parler de son dernier livre, Dans le ventre du loup.
En rentrant à pied dans la nuit, le long de la mer, penser très fort à cette jeune auteure avec laquelle on a un lien particulier depuis de si longues années.
On lira ce livre pas seulement parce que c’est le sien, mais parce qu’une des citations en exergue, une sagesse amérindienne, est venue à notre rencontre, alors même qu’on avait réussi à rompre le jour même un lien sombre qui faisait obstacle à l’intimité que tout être se doit d’avoir avec soi-même pour accéder à la Joie :
« Un vieil Indien explique à son petit-fils que chacun de nous a en lui deux loups qui se livrent bataille. Le premier loup représente la sérénité, l’amour et la gentillesse. Le second loup représente la peur, l’avidité et la haine.
Les livres sont vivants, nous connaissent et viennent à nous.
- Lequel des deux gagne ? demande l’enfant.
- Celui que l’on nourrit, répond le grand-père. »