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marcher - Page 2

  • Mûres au même endroit que l’an dernier.


    Il s’agit de partir au plus tôt pour marcher le plus longtemps possible avant la grosse chaleur. Le soleil n’a pas encore franchi les montagnes à l’est. Je le verrai tout à l’heure, je le sais, quand je monterai le chemin serpentant au milieu des maisons, puis des prés, puis des arbres, se lever lentement, jeter un rayon couleur melon sur les eaux du lac, puis deux, puis trois, puis tant que ce sera le plein jour et qu’alors il y aura des ombres aux vaguelettes, aux bateaux, aux maisons et aux clochers.
    Je sais que je vais trouver les mûres dès que je serai suffisamment loin pour ne plus entendre le bruit sourd de la ville en contrebas. Je marche tranquillement. Parfois, je m’arrête car un oiseau a chanté tout près et je tente de l’apercevoir dans un des grands arbres. Le coquin s’arrête de chanter et reste aussi immobile que possible. Dès que je reprends mon pas, lui reprend son chant.
    Les voilà. Fidèles au poste, comme chaque année, les grappes de mûres sur leurs ronces élancées. Il y en a des blanches, des rouges et des noires. Les noires sont les plus nombreuses alors que l’an dernier j’en avais vu à peine. Gouteuses, bien que petites. Je sors du sac à dos une boîte que je remplis en faisant bien attention de ne pas m’accrocher aux ronces.
    Puis je redescends après avoir mis mon grand chapeau.

  • Aussitôt que la vie, marcher, haricots verts.

    Aussitôt que la vie, mon dernier livre : un extrait choisi avec soin et traduit en espagnol sur le beau blog Espaces Instants. Merci !

    Marcher, justement : Vraiment très tôt, marcher le long de la mer que nulle clarté n’a encore réveillée. Pas après pas, contemplation de l’aube qui point et tire vers le haut puis vers ailleurs tout ce qui était de la nuit. C’est le signal pour les cigales, les mouettes et les oiseaux.

    Haricots verts : Le « clac » du haricot vert qu’on équeute et qu’on coupe avant de le mettre dans la passoire. Cela a toujours fait le même son, le haricot vert qu’on équeute et qu’on coupe, autour des tables recouvertes d’une toile cirée parfois, avec celles et ceux dont on se souvient encore, il y avait aussi peut-être une feuille de journal bien étalée qu’on avait ainsi l’occasion de lire, du moins les gros titres, et c’est arrivé qu’un enfant soit là et demande c’est quoi ce mot et on le lui a dit et il a répété puis s’en est allé courir dehors. Au moment du repas, la salade d’haricots verts, pommes de terres, oignons rouges et œufs a un parfum qu’il semble que nul mot ne puisse présenter.